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Journée mondiale de la protection civile 2019 : 19 925 interventions pour assister et secourir 103 130 personnes en 2018 1 096 cas de décès et 27 899 blessés enregistrés
Publié le dimanche 3 mars 2019  |  Aujourd`hui
Journée
© aBamako.com par A S
Journée Internationale de la Protection Civile
Le Mali a célébré, le 1er Mars, journée Internationale de la Protection Civile.
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A l’instar de la Communauté internationale, notre pays célèbre ce vendredi la Journée mondiale de la Protection civile. En effet, en prélude à cette journée, le directeur général de la Protection civile, le Colonel/Major Seydou Doumbia a bien voulu nous accorder une interview au cours de laquelle il a abordé plusieurs questions relatives à l’historique de la Journée, au bilan de l’année écoulée et aux perspectives pour 2019.

Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous nous retracer l’historique de la Journée mondiale de la Protection civile ?

Le Colonel/Major Seydou Doumbia : Par une résolution adoptée le 18 décembre 1990, la 9ème Assemblée générale de l’Organisation internationale de la Protection civile (Oipc) a désigné le 1er mars de chaque année pour la célébration d’une Journée mondiale de la Protection civile. Cette date est celle de l’entrée en vigueur de la Constitution de l’Oipc en tant qu’organisation intergouvernementale, le 1er mars 1972.

Le but poursuivi par l’Assemblée générale de l’Oipc en instituant cette Journée mondiale était de sensibiliser les personnes sur les tâches des services nationaux de Protection civile, défense civile, sécurité civile et de gestion des situations d’urgence : la sauvegarde de la vie, des biens et de l’environnement. Ainsi, par la décision 6, point 5 du 51ème Conseil exécutif, approuvé par la résolution VII de la 23ème Assemblée générale, le thème de la Jmpc pour 2019 est : “La protection de nos enfants, c’est notre responsabilité”.

Pouvez-vous nous parler du bilan de nos services au cours de l’année 2018 ?

Au cours de l’année écoulée nous avons effectué plusieurs interventions. Celles-ci ont permis d’assister et de secourir 103 130 personnes. Au cours de ces opérations, nous avons enregistré malheureusement 1 096 décès et 27 899 blessés. Ces chiffres sont en augmentation par rapport à l’année dernière où il avait été enregistré 802 cas de décès et 23 894 blessés.

A travers ce bilan, nous notons une prédominance des accidents de la circulation, qui ont occasionné 14 504 interventions des unités de Protection civile, contre 14 543 en 2017. Le bilan des victimes de ces accidents est de 502 morts contre 558 en 2017 et 25 923 blessés contre 22 639 en 2017.

A l’analyse comparative de ces chiffres, nous constatons une augmentation du nombre des interventions et celui des personnes secourues en 2018, mais en même temps une diminution du nombre de décès. Cela signifie que les victimes d’accidents ont été très vite secourues et dans des meilleures conditions, ce qui constitue un résultat tangible du renforcement des capacités de la Protection civile et du secours de proximité qu’il a rendu possible.



La sensibilisation continue du public et les formations de masse des populations par les services de Protection civile, notamment les jeunes, sur les gestes de premier secours et le respect du Code de la route ont produit des impacts positifs dans l’atteinte de ces résultats.

Dans le domaine de l’assistance humanitaire, la Direction générale de Protection civile, en collaboration avec ses partenaires, notamment l’Organisation internationale pour la migration (Oim) et la Direction nationale du Développement social, a assisté 9 263 rapatriés de plusieurs nationalités.

Cette montée en puissance de la Protection civile est non seulement le résultat tangible des efforts immenses consentis par l’Etat et l’accompagnement des partenaires, mais elle a été aussi rendue possible grâce à l’implication personnelle du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de division Salif Traoré, qui nous a toujours donné des directives claires, redressé nos erreurs, et nous a très souvent suivi sur le terrain, comme à l’occasion de l’ouverture des unités de Didiéni, Diboli, Kourémalé, Zégoua, Manankoro et à Ségou auprès des recrues sapeurs-pompiers en formation militaire, sans oublier les contrôles inopinés de notre dispositif pour s’assurer de leur fonctionnalité.

Sur le plan opérationnel, nous notons avec beaucoup de satisfaction l’ouverture des postes de Secours routiers de Didiéni, Diboli, Kourémalé, Sanankoroba, Zégoua, Manankoro, Gogui, Bla, du poste de secours fluvial de Kayes, de celui de Macina en cours de réalisation et le renforcement de celui de Mopti à l’aide d’un bateau de secours nautique. Notons que les deux dernières unités ont été équipées grâce à un don de la Coopération japonaise.

Ce maillage en profondeur et aux frontières permet non seulement d’assurer des secours de proximité de nos populations, mais aussi de donner une dimension transfrontalière à nos secours, prenant ainsi en compte une recommandation de l’Organisation internationale de la Protection civile.

Ces acquis variés et multiples ont permis d’améliorer de manière significative les interventions des unités de la Protection civile. C’est ainsi qu’en 2018, les unités de Protection civile ont effectué 19 925 interventions contre 16 941 en 2017. Ces interventions ont porté sur les accidents de la circulation, les inondations, les incendies, les attentats terroristes, les noyades, les découvertes de cadavres, les chavirements de pirogues, les personnes tombées dans les puits, les faits d’animaux, les pollutions, les secours à personne, les effondrements d’immeubles, les fausses alertes pour ne citer que ceux-ci.



Pouvez-vous nous parler des perspectives pour l’année 2019 ?

Les perspectives de 2019 tournent autour de la poursuite des actions posées courant 2018 à savoir le maillage du territoire national par la création d’unités, notamment les unités de secours, postes de secours routiers, postes de secours fluviaux pour répondre aux besoins de nos populations qui vivent pour la plupart sur les cours d’eau. Il est prévu l’ouverture des postes de secours fluviaux de Youwarou, de Ténékoun et l’opérationnalisation celui de Mopti ainsi que l’ouverture du poste de secours fluvial de Macina et un autre à Kayes. Il faut également ajouter le centre de secours de Bandiangara en cours de construction.

Dès que les conditions sécuritaires le permettent, nous allons rouvrir les postes de secours routier de Douentza et de Sofara. A Bamako, il faut noter la construction d’un centre de secours fluvial qui est unité nautique de référence avec un dispositif beaucoup plus étoffé comportant des structures de natation, d’apprentissage divers de sauvetage aquatique. Il y a également le projet de démarrage de construction de l’Ecole nationale de la Protection civile.

Depuis l’année dernière, nous sommes sur ce processus qui avance lentement, mais nous pensons que 2019 verra une accélération de ce processus pour que nous ayons une école nationale de la Protection civile moderne et adaptée à nos besoins parce que les catastrophes sont de plus en plus fréquentes et complexes. Donc, il faut une formation aigue du personnel d’où l’importance d’un outil de formation adéquat qui est l’école nationale de la Protection civile.

Aussi, il y a la continuation de la poursuite du renforcement du personnel à travers le recrutement annuel. A ce titre, en 2019, il est prévu le recrutement de 500 nouveaux agents composés de techniciens, d’agents techniques et de sapeurs-pompiers pour renforcer les effectifs parce que si nous voulons nous déployer sur toute l’étendue du territoire national, il va falloir que les effectifs le permettent. C’est vrai, il faut les équipements, mais en premier il faut les effectifs. Tous ces recrutements sont prévus par la Loi de programmation relative à la sécurité intérieure 2017-2021, c’est-à-dire le recrutement annuel successif qui va renforcer les effectifs avec son plan son formation militaire et professionnelle. Cela nous permet de pourvoir en effectif les nouvelles unités et renforcer celles déjà existences.



Ainsi, tous les autres domaines de formation devront se poursuivre tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, bien sûr avec l’accompagnement des partenaires qui se diversifient de jour en jour. Aujourd’hui, nous avons des cadres qui sont formés un peu partout dans le monde : en France, en Chine, aux Etats-Unis, en Afrique, bref les horizons de formation s’élargissent en mesure de nos relations de coopération avec les partenaires axés sur les besoins de formation. A ceux-ci s’ajoute la poursuite des équipements avec les matériels d’intervention : les ambulances, les engins de lutte contre les incendies et les équipements spécifiques, notamment les dotations en tenue pour le personnel. Tout cela a été entrepris depuis un ou deux ans à la faveur de cette loi que je viens d’évoquer, puisque l’objectif de cette loi est de porter l’effectif de la Protection civile à 4 000 agents. Donc, cela va impliquer nécessairement la formation professionnelle progressive de ces éléments ainsi que la remise à niveau du personnel déjà existant au sein de la Protection civile. Voilà, un peu, les différents domaines sur lesquels nous comptons faire des efforts courant l’année 2019.

Avez-vous un appel à lancer à l’endroit de la population et des municipalités ?

Conformément aux missions traditionnelles de la Protection civile qui est de sensibiliser et de former sur les risques et les catastrophes, je demanderai à tout un chacun de prendre en compte les conseils et les messages de sensibilisation que nos unités véhiculent ou au cours des séances de formation qu’elles organisent soit dans les écoles ou bien dans les communes, communément appelée la formation au grand public et également les messages diffusés sur les chaines de radio et de télévision. Tout cela vise à mieux nous protéger des conséquences néfastes des catastrophes et surtout de faciliter le travail des sapeurs-pompiers par la précision, quand ils font des appels pour signaler les sinistres. Car la précision du lieu de l’accident ou bien de la catastrophe en question, soit une inondation, soit un accident ou bien un secours à personne, permet aux agents d’être plus efficace. Le bon numéro qui est souvent véhiculé doit être mémorisé par tout un chacun : 80 00 12 01 ou que vous soyez. C’est un numéro où, quelle que soit l’heure, il y aura toujours quelqu’un pour décrocher et gérer le cas.

Aux municipalités, je dis qu’il faudrait que tout le monde appuie les unités de Protection civile puisqu’elles font les secours gratuits pour l’ensemble de la population. Donc, elles n’ont besoin que d’être appuyées pour faciliter leur mission.

Réalisée par Boubacar PAÏTAO

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