La pyramide du souvenir de Bamako a servi de cadre ce samedi 2 mars 2019 à une conférence de presse organisée par l’initiative Jiriba Koro. À l’ordre du jour, les techniques d’exploitation de la France au Mali, notamment à travers le FCFA et la présence militaire.
Avant d’attaquer le vif du sujet, Lassine Doumbia s’est attelé à une différenciation entre guerre conventionnelle ou classique et guerre asymétrique ainsi que guerre dissymétrique. Après cette précision, il a fini par dire que le Mali souffre d’une guerre asymétrique par le fait d’une imposition de guerre à une armée régulière par un ennemi inconnu. Le Livre blanc pour la défense et la sécurité nationale de la France précise que les interventions de la France visent à la sauvegarde des intérêts de la France à l’étranger, à la protection des ressortissants français, a-t-il expliqué.
De son côté, Mamadou Barry, membre de Jiriba Koro, a expliqué le contenu du document élaboré sur la rencontre du mercredi 27 février 2019 à la Bourse du travail sur la politique africaine de la France. À l’entendre, dans ces dernières semaines, une série d’événements se sont succédés au Mali, notamment la victoire des Aiglons à la U20, la mort du juge Sougalo Bagayoko et la libération de deux otages maliens. Ce qui a attiré l’attention des Maliens est la visite d’Édouard Philippe au Mali du 22 au 24 février 2019, a-t-il déploré, contre laquelle des mouvements ont été organisés et qui se sont soldés à quelques arrestations.
Siriki Kouyaté, porte-parole de Jiriba Koro, a tenu à expliquer comment la France contribue à la dégradation de la situation sécuritaire au Mali. Cela, depuis sa venue au Mali et son installation à Kidal. Il a, également, expliqué comment les autorités maliennes les aident dans cette optique. À ses dires, la France réussit dans sa politique à travers la guerre psychologique qu’elle mène en jouant avec la mauvaise volonté des autorités et avec la participation des journalistes. Il s’appuie à titre d’exemple sur la question de la CMA. À ses dires, à la longue la terminologie Azawad finira par être considérée par les enfants qui naitront comme étant un autre pays.
Le Mali est au seuil de « l’effondrement de l’État », déplore-t-il. À l’en croire, la régionalisation en cours constitue une politique de « partition du Mali » voulu par l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Quant à la décentralisation des services administratifs de l’État, Siriki Kouyaté l’a grandement décriée comme relevant d’une mauvaise volonté. C’est dans ce cadre qu’il a attiré l’attention des Maliens pour qu’ils se méfient de cette révision constitutionnelle.
Il a fini par exprimer le soutien des Maliens à l’Italie et Aux Gilets Jaunes dans leur combat contre le FCFA et l’exploitation du Mali par la France. Le porte-parole a ainsi expliqué l’origine du FCFA avant de faire comprendre qu’à travers cette monnaie, la France a instauré une scission entre les 14 pays africains qui le consomment par le fait qu’aucun d’eux ne peut la consommer chez l’autre. Aussi a-t-il expliqué toutes les exploitations de la France à travers la création de cette monnaie ainsi qu’à travers son échange. Jiriba Koro entend mener d’autres actions pour la libération du Mali du joug néocolonialiste.
Fousseni TOGOLA