PolitiqueCommune V du District de Bamako : Le maire Ouattara agneau sacrificiel d’une rivalité entre les deux mastodontes de l’EPM Moussa Timbiné, le manipulateur manipulé…
L’avenir de l’alliance EPM, et probablement du Mali, se joue actuellement en Commune V du District de Bamako où, par procuration, le député et vice-président de l’Assemblée Nationale, Moussa Timbiné mène une véritable cabale contre son Secrétaire général et maire, Amadou Ouattara. L’AEEM et des clubs de soutiens satellites à la solde du président de la jeunesse RPM sont mis à contribution pour mettre à mal les actions de développement entreprises par le maire qui a commis le seul péché d’avoir appelé à la candidature du président de l’EPM, Bokary Tréta. Chronique d’une guerre de survie entre un mouton noir et un manipulateur manipulé dont les jours sont peut-être comptés au sein du parti au pouvoir.
Alors que les états-majors politiques des grandes formations se démenaient pour communiquer les noms des potentiels candidats aux candidatures de leurs partis ou regroupements aux législatives avortées de la fin d’année 2018, les yeux des Maliens étaient rivés sur la Commune V du District de Bamako d’où, avec une forte certitude, pourrait venir le prochain président de l’hémicycle : Bokary Tréta, Moussa Timbiné ou pourquoi pas Tiéman Hubert Coulibaly, alors débarqué fraîchement du gouvernement par Soumeylou Boubeye dont il se susurrait qu’il souhaiterait en faire son joker contre son meilleur ennemi de l’EPM, Bokary Tréta, dans l’éventualité où la candidature de celui-ci serait retenue. La candidature de Tréta, qui plus en Commune V, dont il est citoyen de la circonscription, bouscule les plans de Moussa Timbiné, qui a le perchoir dans son viseur. Mais surtout du PM, qui n’entend nullement le voir à la tête d’une institution aussi importante que l’AN. Aussi, le rang des adversaires du Président du RPM va grossir avec l’entrée dans la danse de cet ancien fidèle compagnon de l’enfant de Diondiori, son cousin Timbiné. Le député leader de la Commune V, Moussa Timbiné, qui se croit bien en terre conquise, ne manque pas de moyens peu orthodoxes pour rester en vie. L’AEEM est son bras armé : Amadou Koita himself, Abdoul Salam Togola dit Willy, Aboubacar Camara dit Cobra, Moussa Yoro Diallo, etc. tous d’anciens leaders estudiantins et l’actuel Secrétaire général de la coordination nationale de l’AEEM, Moussa Niangaly sont là pour aider celui qui fut le Secrétaire général de l’AEEM à la Faculté des Sciences et des Techniques.
Certain qu’en cas de réélection aux législatives, la présidence de l’hémicycle ne lui échapperait nullement, l’honorable Timbiné ne voit pas d’un bon œil une candidature de Bocary Tréta dans sa circonscription. Mieux, la Commune V, acquise au RPM où son Secrétaire général, Amadou Ouattara non moins maire, jouit d’une réputation d’homme intègre et humble, pourrait ne même pas représenter son député sortant Moussa Timbiné en cas de candidature de Tréta. L’un ne se voyant pas sur la même liste que l’autre pour ensuite se livrer une guerre sans merci pour briguer le perchoir.
Moussa Timbiné est prévisible. Il lâche ses chiens de garde de l’AEEM, ses clubs de soutien sous le couvert de la jeunesse du parti et par extension, de la Commune V pour entreprendre une « marche de protestation de protestation contre la candidature de Tréta en Commune V ». Les marcheurs proposent même au président de l’EPM d’aller se présenter « CHEZ LUI » à Ténenkou, oubliant que leur mentor aussi est aussi éligible à Mopti ou à Bandiagara. La mayonnaise n’a pas pris. Le maire de la Commune V, qui a invité Tréta à se présenter dans sa Commune ne s’attendait à faire face au courroux de son jeune compagnon, Timbiné. Celui-ci voulait composer une liste en alliance avec l’Adema où devrait figurer l’épouse du Secrétaire général de l’UNTM et cadre de l’Adema, Adjaratou Sène, très populaire dans la Commune V mais qui est parfois accusée de naviguer à contre-courant de ses « amis ». Le simulacre de trouble régnant actuellement en Commune V est donc le prolongement d’une guerre de leadership entre d’une part, Soumeylou Boubeye Maiga et Bokary Tréta et d’autre part, entre Amadou Ouattara, fidèle de Tréta et Moussa Tembiné, ennemi de l’ennemi de Boubeye. Un véritable scénario à la Game of Thrones, avec trop d’intrigues.
Amadou Ouattara, l’agneau sacrificiel, l’AEEM, une manipulation
La guerre Tréta et Timbiné continue et c’est le maire Amadou Ouattara qui en paie les frais …Les arguments sortis par la petite armée de Timbiné (toutes les rencontres des frondeurs contre le maire sont tenues au domicile du député de la Commune V, selon nos sources) constituée de certains jeunes de la section V du RPM, des clubs de soutien à Timbiné et des leaders de l’AEEM pour vilipender le maire de la Commune V tombent à l’eau et pour cause : le principal argument, à savoir la spéculation foncière dont on accuse le maire n’est qu’une décision unanimement prise par le Conseil municipal dont sont membres Amadou Ouattara mais aussi, l’allié principal de Timbiné, Mme Katilé pour moderniser certains secteurs de sa territorialité. Quant à la supposée occupation de l’espace universitaire, un des arguments brandis par l’AEEM pour faire revenir les enseignants grévistes en classe, elle concerne des espaces dont certains sont des titres fonciers datant de l’ère Dieudonné Zallé ou Demba Fané, donc, antérieure à la mandature de Ouattara et de son prédécesseur Boubacar Ba dit Bill. S’il y a illégalité, au titre de la continuité de l’action publique, c’est la Mairie de la Commune V qui serait en cause et non la personne même du maire Amadou Ouattara, à moins que les crimes qui lui sont reprochés n’aient pas d’autres visées.
Quant à l’argument selon lequel Amadou Ouattara étoufferait l’économie locale par la hausse des taxes sur les marchés de la Commune, il s’agit également d’une innovation entreprise par le Conseil communal en collaboration avec Samba Bathily de Solektra pour aller intégralement à un recensement bioélectronique des contribuables qui permet de lutter contre la fraude. Cette mesure permet à la Mairie de gagner 250.000/jour dans un marché comme celui de Sabalibougou où, avec la méthode classique, il n’est pas possible de lever plus de 70.000 F CFA/jour. Un chaos qui fait l’affaire de certains fraudeurs déguisés aujourd’hui en défenseurs des populations et du patrimoine communal. Ces mêmes personnes s’opposent à tout travail de modernisation des marchés programmé par le Conseil communal.
En clair, l’affaire dite du maire de la Commune V n’est que le prolongement de la guerre de leadership entre cadres de l’EPM, incarnée par « la guerre froide » entre Tréta et Boubeye. A cette allure, l’on serait tenté de se demander si Timbiné ne finira pas par rejoindre Boubeye voire créer un parti « aéémique » avec ses obligés de l’AEEM et des cadres comme Amadou Koita dont la formation n’est pas sûre de survivre au dernier quinquennat d’IBK. Comme quoi Timbiné et Tréta ne font pas bon ménage !