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Les religieux et la politique.
Publié le jeudi 7 mars 2019  |  segou tigne
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© aBamako.com par a
Audience accordée par le Chef de l`Etat par intérim au Président du haut Conseil Islamique du Mali El Hadj Mahmoud Dicko.
Bamako,le 13 janvier 2013 à la résidence du Chef de l`Etat. Le Pr Dioncounda Traoré a reçu El Hadj Mahmoud Dicko.
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Depuis quelques années, certaines personnalités religieuses de premier plan se trouvent très où souvent trop mêlées aux grandes prises de décision de notre pays. L’accentuation est notoire en ces temps. Bon ou mauvais, de bon augure ou de mauvais augure, les avis sont partagés. Il est facile de se convaincre que ce sont les hommes politiques qui pour les besoins électoralistes courtisent ces religieux qui pour peu qu’ils donnent des consignes de vote à leurs adeptes, le pari peut être gagné. Certains religieux conscients de leur influence et de leur aura sont devenus si présomptueux qu’ils pensent être incontournables. Et pourtant, à travers une simple analyse, on se rend compte que la puissance qu’ils croient avoir en eux, cette puissance est bâtie sur la faiblesse de l’Etat ou tout au moins de ceux-là qui arpentent les escaliers de leurs maisons.
En politique, la religion n’est pas bonne conseillère surtout dans un pays tel que le nôtre ou les passions sont très vite exacerbées. Encore qu’il n’y a pas très longtemps, au cours d’une certaine élection, un certain candidat nous a été présenté comme un messie alors que d’autres ont été diabolisés. Certains, même dans leur joute verbale acerbe ont fait croire que tous ceux qui s’opposent à leur choix étaient des impies voués au pandémonium.
En politique, la religion est encore mauvaise conseillère parce que la passion qu’elle déclenche est aveuglante, stigmatisant et imprévisible. Il faut vite savoir s’en départir, tout comme il faut combattre la politique de l’ethnicité.
La corde religieuse est trop sensible pour qu’on s’y accroche. L’immixtion des religieux dans les hautes sphères de décision de la vie de la nation ne doit pas être encouragée par quelque politicien que ce soit pour quelque motif que ce soit : c’est le saut dans l’inconnu. Or l’inconnu, c’est ce que l’on ne maitrise pas.
La religion est bien céans. Le mérite des religieux, c’est d’apprendre aux hommes à aimer Dieu, à croire à son prophète Paix et Salut sur Lui, à aimer son prochain, faire le bien et éviter le mal. A cause du rôle social qu’il joue pour l’équilibre de la société, les religieux méritent tout le respect dû à leur rang, ils doivent être toujours élevés. Vouloir s’impliquer dans les débats politiques, vouloir se mettre au-devant de tout, peut amener au rabaissement. Les religieux ne méritent pas ça parce que leur importance est inégalable.
Au Mali, certains de nos religieux profitant de leur aura sont en train d’exploiter l’ignorance de leurs coreligionnaires. Ils exploitent la naïveté de ceux-ci pour assouvir leurs desseins machiavéliques qui visent la déstabilisation du pays. Leurs propos semblent séduisants mais soumis à une analyse sérieuse, ces propos contiennent en eux le germe de la déstabilisation. Ces religieux-là, ils jouent à la victimisation. Et pourtant, les actes qu’ils posent portent en eux la graine de la sédition et de l’intolérance. Il importe que les Maliens surtout les jeunes s’écartent au plus vite de tels hommes qui veulent atteindre leurs objectifs sordides sur le couvert de la religion. Si l’on en prend garde, certains chefs religieux vont opposer les Maliens entre eux et ce, au nom de la religion. Il faudra toujours savoir que la religion est une force pernicieuse sur laquelle il ne faudrait pas s’appuyer au risque de provoquer un bouleversement destructeur.
Alors nos politiciens véreux, laissez les religieux aller à la mosquée, à l’église ou à l’autel. Ne soyez pas pour eux des motifs de scandales parce que la tentation est grande et il ne faut pas s’engager dans un chemin aux tentacules multiples.
Il faut creuser le puits parce qu’un jour, on en boira l’eau. Ne creusons pas le fossé pour qu’un jour on ne s’y précipite.
MM Dembélé
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