Tel est en tout cas, le constat fait par plusieurs journalistes qui se sont récemment rendus à Ménaka dans le cadre d’un voyage de presse organisé par l’Opération Barkhane. Pour l’une des rares fois qu’il s’est déplacé dans la zone, le commandant de la Force Barkhane, le Général Frédéric Blanchon s’est entretenu avec le gouverneur Daouda Maïga.
Avant que les deux hommes ne se prêtent aux questions des journalistes pour aborder les aspects liés au développement et à la sécurisation de la région. Il ressort des propos du Commandant de la Force Barkhane que la région de Ménaka, bien que faisant face à quelques coups d’éclat des djihadistes, a fait d’énormes progrès en matière de sécurité. C’est un constat, aujourd’hui, le principal groupe qui continue à mener des rares incursions dans la région, l’Etat Islamique dans le Grand Sahara (EIGS) n’y détient quasiment plus de bases. Ses sanctuaires ont été détruits grâce aux coups de boutoirs combinés de Barkhane, des FAMAs et des combattants de la Coalition MSA/GATIA. Lesquels paient d’ailleurs un lourd tribut de cette lutte visant à ramener la sécurité dans la région de Ménaka. Pour le Commandant de Barkhane, il n’y aura aucun répit aussi bien pour l’Etat Islamique dans le Grand Sahara que pour le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans qui revendiqué certaines attaques perpétrées dans la région. Il s’est félicité du retour progressif de la sécurité dû à certaines mesures. Lesquels ont pu contribuer à la diminution de l’horaire des couvre-feux, à la baisse du nombre des attaques et à assurer la libre circulation sur différents axes routiers.
Répondant à une question relative à la contribution des combattants de la Coalition MSA/GATIA dans cette lutte pour restaurer la sécurité dans la région, le Commandant de la Force a d’abord salué ces deux mouvements. Lesquels tirent leur légitimité sur la base de l’accord issu du processus d’Alger. Pour lui, Barkhane traite tous ces groupes armés avec une impartialité totale, même si certains qui se montrent plus engagés à lutter contre le terrorisme bénéficient d’un plus grand soutien auprès de la force française. Il a donc reconnu qu’à Ménaka, l’armée française mène souvent des opérations antiterroristes avec ces groupes qui ne sont autre que le MSA et le GATIA.
Pour le commandant de la Force Barkhane "tous ceux qui veulent s'opposer au terrorisme ont vocation à travailler avec nous et avec les autorités maliennes. Même son de cloche auprès du Gouverneur, Daouda Maïga pour qui le MSA et le GATIA ont clairement démontré leur loyauté et leur attachement au Mali. Ce qui pousse à les traiter différemment.
De l’avis de plusieurs observateurs, si aujourd’hui, la région de Ménaka connait une relative accalmie par rapport aux années précédentes, c’est indéniablement grâce aux efforts de la Coalition MSA/GATIA qui sont en première ligne dans la lutte anti-djihadistes. Aujourd’hui, même l’économie de la région commence à reprendre des couleurs avec la réouverture des marchés hebdomadaires qui sont très sécurisés par les combattants de ces deux mouvements ainsi que les patrouilles combinées d’autres forces en présence contre l’insécurité. Grâce à ces actions, Ménaka est devenue plus que fréquentable. D’ailleurs, nombreuses sont les ONG et agences de développement qui commencent à opérer leur retour dans la ville afin de contribuer à maintenir cette dynamique.
Régulièrement, les combattants de la Coalition MSA/GATIA mènent des patrouilles à Ménaka et ses environs. De nos jours, ceux qui faisaient régner l’insécurité et la terreur dans cette région hésitent à affronter directement les combattants de la Coalition. Raison pour laquelle il procède à des tentatives désespérées de mettre les communautés dos à dos. Et même là, l’heure n’est plus à la tension et la suspicion puisque grâce aux leaders de cette Coalition à l’image de Moussa Ag Acharatouman et le Général Elhadji Ag Gamou des rencontres intercommunautaires se tiennent et contribuent considérablement à l’apaisement des cœurs et des esprits. Ajouter à cette situation, dans plusieurs localités de Ménaka, de nombreuses écoles ont pu rouvrir cette année. Idem pour les cendres de santé. Mieux, il faut signaler aussi que le travail des combattants de cette Coalition a aujourd’hui permis le retour des militaires maliens dans des localités comme Anderamboukane, Indeliman, etc. plus de sept ans après leurs absence. Une situation qui va aussi favoriser le retour des services sociaux de bases. Notons aussi la libre circulation sur la RN20 reliant Ansongo et Ménaka grâce notamment à l'implantation des FAMAs à Indeliman et la présence des combattants de la Coalition sur tout le long de l'axe routier. Actuellement, les efforts se concentrent autour de la finalisation de la construction en cours du poste d’Anderamboukane. Lequel permettra de sécuriser le long de l’axe menant vers au Niger voisin.
En tout cas, cette visite a permis aux journalistes de se rendre compte que l’insécurité à Ménaka risque bientôt d’être un mauvais soutenir laissant la place à une page plus radieuse et prometteuse.