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Zizanie à l’EDM S-A : Le ministre Sambou Wagué dans de sale drap
Publié le vendredi 8 mars 2019  |  veridique
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© aBamako.com par A S
Conseil de cabinet à la primature
Bamako, le 12 septembre 2018 le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, a eu une première rencontre avec les membres de son gouvernement. Photo: Sambou Wagué
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Le lundi 4 mars 2018, la société Energie Du Mali (EDM S-A) a été secouée par la démission inattendue de son directeur général, en l’occurrence, Amadou Diarra. Cet homme serait victime de sa vision qui consistait à faire instaurer la rigueur en vue d’assainir la gouvernance au sein du géant de l’électricité au Mali notamment dans le domaine des finances. Ce qui était loin de plaire à beaucoup de gens tant à l’interne qu’à l’externe.
A titre de rappel, de nombreuses structures de l’état à l’image de la société Energie Du Mali (EDM S-A) servent de pompe à finance, à partir desquelles, des personnes d’horizons divers viennent étancher leur soif d’argent. Notre « Maliba » qui est devenu une vache aux pis intarissables, n’est pas le seul pays au monde à être confronté à ce phénomène. Cependant, ces pratiques condamnées (puisqu’elles violent les fondements sacro-saints des règles établies) en permettant à certains d’avoir des sources occultes de financement, diffèrent aussi bien dans le fond que dans la forme.
Mais un proverbe Bambara dit : « Quand le vent se met à souffler, chacun se préoccupe de ce qu’il porte sur sa tête ». Si cela est vrai, on peut dire que le coup de gong qui s’est fait résonner à l’EDM, le lundi 4 mars 2018, s’expliquerait par une volonté bien calibrée de Sambou Wagué le « super ministre » de l’énergie et de l’eau et qui assume aussi, faut-il le préciser, les fonctions de président du conseil d’administration (PCA) de cette même EDM.
Sambou en tant que PCA, d’accord ! Mais, à la fois membre du gouvernement et PCA d’une société qui relève de son ministère, cela suscite bien naturellement une foison d’interrogations. En vertu de quel principe, lui seul cumule-t-il deux postes de haute responsabilité ? Est-ce en violation des textes les plus basiques ou par gloutonnerie egocentrique ?
Ainsi, cette volonté du ministre consisterait à trouver tous les moyens pour démettre un directeur général qui aurait assené une phrase mémorable. « Vu mon âge, je me soucie de la vie qui m’attend dans ma tombe. Je ne suis pas venu pour satisfaire l’intérêt de qui que ce soit », aurait laissé entendre Amadou Diarra dans une salle pleine à l’occasion de sa première rencontre consacrant sa prise de fonction.
Dès lors, ses carottes étaient cuites puisqu’il s’était attribué une réputation qui correspondrait à sa personnalité. Il est temps de magnifier les exemplarités individuelles et collectives dont les hauts faits sont, à dessein, cachés au grand public. Le ministre de l’énergie et de l’eau se serait alors mis aux aguets attendant l’occasion souhaitée.
Celle-ci va lui être offerte sur un plateau d’or lorsque le désormais ancien directeur général du géant de l’électricité au Mali est allé soumettre à son appréciation, le nouvel organigramme élaboré avec soin et assorti d’un calendrier d’objectifs à atteindre. Sambou Wagué se serait montré allergique à la mise en œuvre de cette nouvelle orientation. La brouille qui s’en suivie a poussé Amadou Diarra à la démission. Les hypocrites jamais en panne d’initiatives, ont dépêché une délégation à Sikasso où vit la mère de Diarra pour lui demander de supplier son fils afin que celui-ci puisse rejoindre son poste. Cette option fut infructueuse.
L’info la plus plausible, selon une source digne de foi, c’est que le directeur démissionnaire avait réussi à fermer certains robinets et envisageait de déparasiter sa structure devenue exsangue. Et pour cause, au lieu de 3 millions de CFA suffisants pour acheter des rouleaux de pagnes « 8 Mars » c’est la somme de 10 millions qui serait chaque année décaissée. Les sept millions autres disparaissent mystérieusement.
Cet exemple illustratif n’est qu’une infime partie visible de l’iceberg. Un simple jeu des méninges permet de comprendre les pratiques non orthodoxes qui se dérouleraient à l’EDM autour des gros lots constitués de fournitures et d’ouvrages de rénovation fictifs ou réels.
Le vin étant tiré, Ladio Sogoba un cacique des caciques de l’EDM assure la période transitoire en attendant la nomination d’un autre Dg qui obéirait au moindre claquement de doigt aux désidératas de celles et de ceux qui ont été conçus pour être des chefs. Son choix qui est un véritable pis-aller répond au souci de trouver un homme de main maîtrisant les pratiques scandaleuses érigées en système de gestion éternelle d’une société qui clopin-clopant arrive à porter de pesants fardeaux.
Sogoba ne mérite donc aucun briefing ni conseil car un adage dit : « Les animaux dotés de carapace savent où se faire mordre ». En clair, il sait où se mettre les pieds car trois affaires connues de tous lui sont interdites tout comme le fruit dont la consommation a provoqué la colère de Dieu, causant l’expulsion hors du paradis d’Adam et d’Eve. Il s’agirait de la vente illicite du carburant et d’huile à des stations d’essence, d’un pot-au-rose qui aurait été découvert au niveau du prestigieux Radisson hôtel et de l’utilisation à des fins frauduleuses du NIF de certains prestataires de services. L’actuel directeur général adjoint de l’EDM Boubacar Kéita en sait quelque chose notamment avec un imprimeur de la place.
D’autre part, il convient de souligner que décidément « les Amadou » ont actuellement le vent en poupe au Mali. À preuve, en moins de deux mois, la démission d’Amadou Kéita du poste de directeur général de l’Ecole nationale d’administration (ENA) a été suivie de celle d’un autre portant le patronyme Diarra. Ils ont tous les deux, dit-on, renoncé à sacrifier leur dignité sur l’autel de l’asservissement et la promotion de la médiocrité. Leurs actes illustrant les malaises qui font souffrir notre pays ont été moins retentissants que le départ de Malick Coulibaly qui, était au moment des faits, substitut du procureur de Kati.
D’ailleurs, coïncidence heureuse, cette démission de Diarra survient dans un contexte marqué par la diffusion, le mardi 5 mars 2018, d’une vision à haute teneur médiatique d’Emmanuel Macron. En fait, dans un document volumineux, le président français propose une batterie de mesures purement théoriques dont une a la vocation de mettre un terme au financement des partis politiques par des puissances étrangères.
Lui, qui n’arrive pas encore à se soustraire de la pression exercée par la grogne sociale dite « les gilets jaunes » qui bouleversent son pays, en a-t-il été victime ? Fait-il allusion à la « fameuse mallette à sous » qui aurait été donnée par Kadhafi dans le cadre du financement de la campagne présidentielle de Sarkozy ?
En France à titre d’exemple, aucun prétendant au fauteuil présidentiel ne badine avec les questions relatives au groupe Bolléro - Total - Lafarge ou encore Orange. C’est dire que le rôle stratégique que jouerait l’EDM dans la vie d’une poignée de Maliens ni foi ni loi est courant partout dans le monde.
À vrai dire, l’EDM est un mastodonte incontestable dont la virilité a besoin d’être célébrée. Au fil des jours, plusieurs milliers de bouches se nourrissent d’elle. En retour, elle ne reçoit rien ! C’est quand elle devient grabataire, qu’on s’en apitoie et elle bénéficie alors d’un traitement juste tonique qui consiste à réparer ses machines indispensables à sa marche et qui constituent (au sens large du mot : essence) ses organes vitaux. Cette description imagée qui attribue à l’EDM une âme certes virtuelle, donne tout de même envie de pleurer. Qui acceptera qu’on vive de sa chair ? Pourquoi réserve-t-on un tel sort à l’EDM, sans qui, notre vie deviendra difficile ?
Affaire à suivre !
BOURAMA TRAORE
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