Face aux accusations selon lesquelles la milice d’autodéfense Dana Ambassagou est à la base de graves exactions dans le Centre du pays, le mouvement «BAGINE SO» tente d’apporter de démentis. «Dana Ambassagou est un mouvement de défense du terroir ». Les propos sont du Président du mouvement «BAGINE SO», au cours d’un point de presse organisé à cet effet à la Maison de la presse, le dimanche dernier.
La crise sécuritaire qui sévit au Centre aura porté un coup dur sur le vivre ensemble des communautés. La milice d’autodéfense dénommée « Dana Ambassagou » est accusée à tort ou à raison d’être d’assassins, de terroristes, de criminels par des individus non contents de leur existence. «Le mouvement BAGUINE SO s’insurge contre ces affirmations. Pour ce mouvement, Dana Ambassagou n’est pas criminel, ni terroriste, encore d’assassins. Elle n’a fait que défendre le terroir contre les ennemis à la paix».
Ces propos sont de Hamidou Djimdé, Président du mouvement « BAGINE SO ». Pour lui, ces accusations viennent des «individus mal intentionnés qui veulent saper le moral des fils du terroir qui n’ont fait que défendre la patrie». Et il y ajoute: «C’est grâce à ces chasseurs traditionnels que beaucoup de villages Dogon ont pu cultiver, conduire leurs animaux. Ces Hommes ont protégé leurs parents au moment où l’Administration était absente des lieux. Donc, ils ont agi par instinct de survie. Les accuser d’exactions, c’est mal connaitre leur apport dans le maintien de la cohésion sociale».
Par ailleurs, Hamidou Djimdé regrette les propos du Président du Haut Conseil Islamique du Mali qui, lors du meeting du 10 février dernier, au Stade 26 Mars, aurait affirmé que les Peulh sont tués au Mali, au Burkina Faso, au Niger,…
Il répond que les peulhs ne sont pas les seules victimes de ces barbaries. Les Dogons, Peulhs, Bambaras, Mossis, Dafings, Bellas, etc. ont tous été victimes. « Affirmer que les peulhs sont les seules victimes, c’est prendre fait et partie pour une communauté», a-t-il affirmé.
Le Président de « BAGUNINE SO » affirme que Mahmoud Dicko a heurté les sensibilités des Dogon à travers ses propos et lui demande des explications.
Le mouvement « Baguinesô » réitère son soutien à Dana Ambassagou et l’encourage dans ses œuvres de protection de la communauté Dogon. Le mouvement propose qu’un cessez-le-feu multilatéral impliquant tous les acteurs de ce conflit soit conclu dans un bref délai. Il exige également le retour effectif de l’Administration, la réouverture des centres de santé, des écoles.
Va-t-on vers la politisation du HCIM ?
La question mérite d’être posée avec la sortie hasardeuse de son Président accusant une communauté d’attiser la violence. Le bon-vouloir veut que cette faitière joue à l’apaisement.