Jeune artiste comédien qui évolue auprès des grands du milieu , notamment Ousmane Sow, Alioune Ifra N’Diaye, Guimba National etc, Ismael N’Diaye n’est plus à présenter. Diplômé de l’Institut National des Arts (INA) promotion 2000-2004, il poursuit ses études au conservatoire des arts multimédia Balla Fasseké Kouyaté. Il a participé à des représentations théâtrales dans plusieurs films dont le Grin (il joue le rôle du pédé Poupète), Badjènè (il joue le rôle du jeune diplômé sans-emplois Van), il est le deuxième acteur principal de Wùlù, de Daouda Coulibaly, il joue aussi dans « Chitane » dont le tournage n’est pas encore fini. M. Ndiaye nous parle alors du cinéma malien ainsi que de son parcours. Lisez l’interview !
Comment se porte le cinéma malien ?
Actuellement, le cinéma malien se porte mal, il est étranglé, il souffre beaucoup parce que primo, le Malien n’aime pas son produit. Pour qu’un film malien puisse faire un tabac, il faut qu’il ait un réalisateur Franco-Malien qui vient avec son projet et dont l’objectif ne sera que de relancer le Mali à travers les grands festivals. Il y’a un manque de considération pour la culture au Mali. Dans ce dernier temps, tous ceux qui se sont succédé en charge de ce portefeuille se foutent de la culture ; ils ne pensent qu’à leur poche. Dans les années 1960,1970, les artistes faisaient la fierté de ce pays. Cela, parce qu’ils étaient respectés dans leur travail, on les a accordés une certaine importance, tel n’est pas le cas pour nous, comédiens d’aujourd’hui. Il faut qu’on sépare la culture de la politique. La création artistique revient aux artistes et la politique vise à élaborer des bonnes stratégies pour le développement de la culture dans le pays et surtout accompagner les hommes de culture. Malheureusement le secteur culturel au Mali est politisé.
La culture peut-elle contribuer au développement de notre pays ?
La culture peut développer plus qu’on imagine un pays. Un homme culturel est un magicien, il fait la création sur des situations qui sont difficiles à résoudre. Dans sa création, il édifie, interpelle et propose des solutions. En somme, une création artistique est une leçon de vie et touche plusieurs secteurs de la société. Une création artistique c’est aussi des messages qui vont dans le sens du développement de la nation. Dans de telles circonstances, la contribution de la culture pour le développement de notre pays est utopique, car quand tu prends la sous-région, ils ont au moins quatre salles de spectacle, mais chez nous à part le CCF et Blonba, il n’y a pas d’autres salles. Ce sont les deux salles où les artistes arrivent à se produire. Au Mali, si tu organises un spectacle dans une salle de 200 places par exemple, c’est seulement 10% qui pourront payer les tickets, le reste te demandera de leur remettre une carte d’invitation et ils te diront carrément qu’ils ne sont pas prêts à payer le ticket pour regarder du théâtre. Si le gouvernement construisait des salles de spectacles dans nos quartiers et mettre en œuvre une politique qui permettra à la population d’assister aux spectacles, l’économie de tout le pays allait le sentir sur tous les plans. C’est au ministère de la Culture d’adopter ces politiques, de veiller sur la culture et ses acteurs, de mettre à la disposition des artistes des moyens qui pourront les aider dans leur projet de création et dans leur vie quotidienne. Au Mali, si un comédien a des problèmes, il n’arrive pas à s’en sortir. Lorsqu’il tombe malade, il faut qu’on fasse appelle ailleurs pour sa prise en charge. Ce n’est pas du tout normal donc pour éviter ces situations, il faut que l’État accompagne le secteur de la culture. Un pays qui n’a pas de culture n’a pas d’histoire, un pays qui n’a pas de culture ne va jamais évoluer et vous ferez tout, ce pays ne va pas avancer, nous sommes à ce stade.
Quels sont vos projets ?
Je suis avec un opérateur culturel, Alioune Ifra N’Diaye, depuis un moment. Nous avons des projets comme des spectacles, des tournées et plein d’écritures scénographiques.