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Crise de l’école malienne : Dialogue de sourds entre le gouvernement et les enseignants
Publié le vendredi 8 mars 2019  |  Le Serment du Mali
Marche
© aBamako.com par A S
Marche des enseignants
Bamako, le 6 mars 2019 les enseignants ont marché pour réclamer des primes
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Depuis des mois, les écoles publiques sont paralysées suite à la succession des mots d’ordre de grève des syndicats des enseignants signataires du protocole d’accord 15 octobre 2016. Face à cette situation, le gouvernement tarde à trouver une solution aux préoccupations des grévistes qui sont plus que jamais déterminés à franchir toutes les obstacles.

Suite aux mots d’ordre de grève des enseignants qui ne finissent pas de finir, le Gouvernement a décidé de suspendre leurs salaires. Cette décision qui contraste avec le cas des magistrats qui avaient fait la même chose, semble jeter de l’huile sur le feu.

Pour manifester leur colère, les enseignants se sont donné rendez-vous, ce mercredi 06 mars, dans la rue. Ils ont battu le pavé dans les capitales régionales et à Bamako.

A Bamako, sur les banderoles et pancartes des marcheurs, on pouvait lire les slogans comme: ‘’les enseignants ont droit à une prime de logement; Non à la discrimination ; l’école doit être une priorité pour tout bon dirigeant ; non à la violation des textes...’’.

Lors du mot d’ordre de grève du 13 février au 2 mars 2019, les enseignants avaient eu un allié de taille, à savoir l’AEEM qui a fait sortir, la semaine dernière, les élèves de toutes les écoles publiques et privées de Bamako et de l’intérieur du pays.

Selon les responsables des syndicats concernés, une autre grève plane sur l’éducation nationale à partir du lundi 11 avril 2019, ce qui pourrait empêcher la tenue des compositions du deuxième trimestre.

Pour rappel, les points de revendications des enseignants sont, entre autres, l’octroi d’une prime de logement et d’une prime de documentation; l’accès aux services centraux de l’Etat ; l’adoption immédiate du projet de décret portant sur le plan de carrière du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, l’enseignement fondamental, préscolaire et spécial en Conseil des Ministres; l’intégration dans le corps enseignant du personnel non enseignant en classe….

Sur dix points de revendication, six ont déjà fait l’objet d’accord entre le gouvernement et les syndicats des enseignants.

Les enseignants exigent la satisfaction totale de ces doléances ou rien. Pour eux, c’est une mauvaise volonté de la part du gouvernement en refusant de prendre en compte toutes leurs doléances.

Pour Ousmane Ag Ibrahim, enseignant, «le Gouvernement n’a plus le choix et la situation sera débloquée pour le bonheur des enfants du pays». Un autre enseignant qui préfère l’anonymat, indique que les enseignants sont victimes de discrimination sous prétexte que leur nombre est élevé.

Face à la gravité de la crise qui persiste, la ministre de la Fonction Publique et des relations avec les Institutions, Diarra Raky Talla a pris son bâton de pèlerin pour se concerter, à l’intérieur du pays, avec les acteurs de l’école. En attendant qu’un compromis soit trouvé, c’est un véritable dialogue de sourds entre les enseignants et le gouvernement au détriment de l’école et de l’avenir des enfants du Mali.

Youssouf GOITA

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