L’affaire de la grève interminable des enseignants, celle relative à la perte de fonds pour le financement des projets d’assainissement de Bamako et d’autres encore, ont suffisamment défrayé la chronique cette semaine. Des affaires qui ont mis à nu le vrai visage de certains ministres qui ne dorment plus que sur un œil.
L’annulation, par la Banque Africaine de Développement (BAD), du fonds de financement du projet d’assainissement de la ville de Bamako (PAVB) pour faute de décaissement par l’Etat malien, a choqué plus d’un Malien. Surtout, en ces temps de vaches maigres ou d’austérité budgétaire. Cette situation interpelle deux super-ministres (Dr Boubou Cissé de l’Economie et des Finances, Kéita Aïda M’Bow de l’Environnement et de l’Assainissement), ces deux autorités se sont illustrées par leur incompétence, en faisant perdre à l’Etat ce fond de 31 milliards FCFA. Un fonds destiné à l’assainissement de Bamako, l’une des capitales les plus sales d’Afrique.
Depuis 2017, ce fonds a été programmé pour le Mali, mais les ministres en charge du dossier, au lieu d’enclencher son décaissement, ont préféré poursuivre leur sommeil. Conséquence : lasse d’attendre le décaissement, la BAD a décidé d’annuler ledit fond qui ne semble pas intéresser le gouvernement malien. Alors que Bamako croule sous les ordures.
Un autre fonds de plusieurs milliards CFA alloué par le Fond Mondial de l’Environnement et destiné pour la création à Bamako d’une usine de traitement des déchets a failli connaitre le même sort. A cause toujours de la négligence de la ministre de l’Environnement et de l’Assainissement. Il s’agit là d’un parjure commis par ces ministres qui ont failli au serment de défense des intérêts du Mali. Un parjure qui ne doit pas rester impuni, pour servir de leçon à d’autres dormeurs du gouvernement.
Dans un Etat sérieux, on demanderait des explications à ces ministres ou procéder à un réaménagement immédiat du gouvernement pour les virer. Sous d’autres cieux, les ministres concernés par un tel parjure, prendront leur courage en main pour rendre le tablier. Certes, la démission ne fait pas partie de nos us, mais ils sont nombreux les Maliens à penser que les ministres défaillants ne doivent plus avoir de place dans le prochain gouvernement. Bref, ils ont tout simplement fini de montrer leur incapacité à défendre les intérêts publics.
Les ministres Boubou Cissé, Keita Aïda M’Bow ne sont pas les seuls dont les jours semblent comptés dans le gouvernement. Parmi les ministres défaillants, figurent ceux en charge de l’Education nationale, Abinou Témé ; de la Fonction Publique et des Relations avec les institutions, Raky Talla ; de la Sécurité et de la Protection Civile, Gal. Salif Traoré. Des ministres dont la gestion est fortement décriée ces derniers temps, pour des raisons connues de tous.
Au Mali, il est écœurant de voir des autorités qui ont tendance à gérer les affaires étatiques comme leur famille ou à les confondre avec leurs intérêts personnels. Désormais, cela ne doit plus rester impuni, du moins, si l’on veut que notre Maliba sorte du surplace.