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Lancement de deux grands projets hydro-agricoles : D’un coût global de 85 millions dollars US, le PARIIS et le PDAZAM visent à bouter l’insécurité alimentaire hors du Mali
Publié le vendredi 8 mars 2019  |  Le Serment Du Mali
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de passation de services au ministère de l`Elevage et de la Pêche
Bamako, le 13 avril 2017. Le ministre sortant de l`Elevage et de la Pêche, Dr Nango Dembélé a procédé à la remise des clés de son département à son successeur Mme Ly Taher Drave à l`occasion d`une cérémonie de passation de services riche en émotions. (photo Dr Nango Dembélé)
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Le ministre de l’Agriculture Dr Nango Dembélé a présidé, jeudi 7 mars, à l’hôtel Sheraton de Bamako, la cérémonie de lancement officielle de ces deux projets structurants, à savoir le PARIIS et PDAZAM. C’était en présence du PDG de l’ATI, des représentants de la Banque Mondiale, du Gouverneur de Bamako et des acteurs du monde rural. Ce lancement a été marqué par plusieurs interventions et la présentation des projets.

D’un coût global de 85 millions dollars US financés par la Banque Mondiale et d’autres partenaires dont la Coopération espagnole et l’IDA, ces deux grands projets hydro-agricoles (PDAZAM ET PARIIS) seront mis en œuvre par l’Agence d’Aménagement des Terres et de la Fourniture de l’eau d’Irrigation (l’ATI) dont le Président Directeur Général est Dr Lamissa Diakité, ingénieur agronome.

Ces projets qui se révèlent important pour le Mali dans la mesure où, le développement de l’Agriculture et l’autosuffisance alimentaire sont inscrits en lettre d’or dans le projet de société du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita.

Au cours de la cérémonie de lancement, lesdits projets ont été largement expliqués aux partenaires et acteurs concernés.

Concernant le Projet d’Appui Régional à l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel (PARIIS Mali), il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la déclaration de Dakar de 2013. Une déclaration issue de la conférence de haut niveau de six Etats du sahel sur la relance de l’irrigation au sahel. Les six Etats ((Burkina-Faso, Mali, Tchad, Sénégal, Mauritanie et le Niger) ont convenu lors de la conférence de Dakar, de conjuguer leurs efforts pour irriguer 1 million d’hectares à l’horizon 2023, afin de renforcer la résilience et vaincre l’insécurité alimentaire dans le sahel.

C’est pour atteindre cet objet que le PARIIS a été élaboré et a attiré l’attention de la Banque Mondiale, laquelle a alloué 170 millions de dollars US pour sa mise en œuvre. Chacun des six Etats bénéficie d’une enveloppe de 25 millions de dollars US pour la mise en œuvre, sur le plan national, des activités du PARIIS.

Le PARIIS, selon les acteurs, répond aux critères d’intégration régionale, car il contribuera à trois défis régionaux : l’utilisation efficace et productive des ressources en eau ; l’accroissement de la sécurité alimentaire et le partage des connaissances.

Le Pariis permettra au Mali de valoriser les solutions d’irrigation qu’il a développées depuis plusieurs décennies et de tirer parti des expériences et bonnes pratiques des autres pays.

Pour le ministre de l’Agriculture, le Mali tirera un meilleur profit du PARIIS, quand on sait que le Mali est le pays du sahel qui dispose de plus de potentialités en termes de ressources en eau et en terres irrigables (plus de 2 millions d’hectares irrigables).



La mise en œuvre du Pariis Mali profitera à 50 400 personnes dont 8 400 ménages agricoles et 35% des bénéficiaires seront des femmes.

Au Mali, les zones d’interventions du PARIIS concernent 4 cercles des régions de Koulikoro et Ségou et les zones Office du Niger et Office Riz Ségou.

Notons que le Pariis Mali est financé par Banque Mondiale, le gouvernement du Mali et les bénéficiaires pour un coût total de 31 988 000 dollars US, soit plus de 18,71 milliards FCFA. Précisons que la part du financement de la Banque Mondiae est de 25 millions de dollars.

Quant au le Projet de Développement de la Productivité et de la Diversification Agricole dans les Zones Arides du Mali (PDZAM), il est financé par la Banque mondiale à 65 millions de dollars US pour une durée de 5 ans. Le PDAZAM s’inscrit dans le cadre de la vision stratégique pour le développement rural et agricole au Mali.

Il ressort de la présentation que le Pdazam est conçu en guise d’ appui à la mise en œuvre des différentes recommandations des études de la Banque mondiale, lesquelles portent sur les stratégies de développement de la productivité des zones arides, la lutte contre la sécheresse dans les zones arides de l’Afrique, le renforcement de la résilience et sur la protection sociale dans les zones arides. Autrement dit, le PDAZAM est élaboré pour compléter ou approfondirez, dans le cadre du portefeuille de l’IDA, des opérations en cours au Mali notamment, le WAAP, le PAPAM, PCAM, PRAPS, le PAAR, etc.

Le projet PDAZAM comprend trois composantes : l’amélioration de la productivité et de la résilience des populations ; construction des infrastructures de production au niveau communautaire ainsi que l’appui institutionnel, la gestion de la crise et la coordination du projet. Il couvre plusieurs communes de 12 cercles dans les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et Mopti. Sa mise en œuvre du PDAZAM bénéficiera, non seulement, aux agriculteurs, aux communautés et villages des zones d’intervention, mais aussi aux institutions gouvernementales.

Dr Lamissa Diakité a, dans son intervention, présenté l’ATI, ses missions ainsi que les activités qu’elle a réalisées ces dernières années. Selon lui, ‘’l’Ati est une nouvelle création du ministère de l’Agriculture issue de la politique globale du président de la république Ibrahim Boubacar Kéita’’. La mission principale de l’ATI, at-il expliqué, est d’augmenter le rythme des aménagements hydro-agricoles au Mali. Ainsi, l’ATI a pu réaliser 70 000 hectares au premier quinquennat d’IBK. L’Agence s’est encore fixé comme objectif, dans le cadre de la mise en œuvre des deux projets (PARIIS et PDAZAM), d’irriguer 70 000 autres Hectares qui bénéficieront à plus de 2 millions de personnes et 23 000 exploitants agricoles à l’horizon 2023.

Dr Lamissa Diakité a également évoqué la question des Nouveaux Villages Agricoles (NVA) dont la réalisation est confiée à l’ATI. Les Nouveaux Villages Agricoles (NVA) est un concept, dit-il, qui s’inscrit dans le cadre des acropoles agricoles. L’ATI, à en croire Dr Diakité, est à pied d’œuvre pour la construction d’une vingtaine de NVA

Il a remercié la Banque Mondiale, la FAO et la coopération espagnole pour leurs appuis financiers et techniques dans la réalisation de ces projets au Mali. Il a conclu son propos en assurant que sa structure ne ménagera aucun effort pour une mise œuvre diligente du PARIIS et PDZAM.

Le ministre de l’Agriculture, pour sa part, a souligné que les deux projets prennent en compte les préoccupations principales de son département et des populations. Dans la mesure où, ils sont au cœur de la problématique de la sécurité alimentaire.

Dr Nango a déploré le fait que 80% la production agricole du Mali est encore liée à la pluie. Pour lui, la mise en œuvre de ces projets permettra de diminuer, de façon significative, cette dépendance à la pluie et de renforcer la résilience alimentaire des populations.

«Le jour où je verrai que 60% de l’offre agricole viendront de l’irrigation, je dirais que nous avons gagné la bataille contre l’insécurité alimentaire», a affirmé Dr Nango.

Avec le lancement de ces programmes d’irrigation à grande échelle, on peut dire que le Mali est sur la voie pour bouter l’insécurité alimentaire hors de ses frontières. Pour ce faire, le ministre de l’Agriculture invite les responsables de l’ATI à faire preuve de rigueur dans la mise en œuvre de ces projets qui lui tiennent à cœur.

Aboubacar Berthé

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