Tensions Sociales : Réconcilier les Maliens, sauver le pays

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Publié le vendredi 8 mars 2019 | veridique

© aBamako.com par A S
Marche des enseignants
Bamako, le 6 mars 2019 les enseignants ont marché pour réclamer des primes

Le Mali vit des moments difficiles caractérisés par des tensions, des divisions et des mouvements en tout genre. Entre autorités et travailleurs, entre politiques et religieux et entre religieux eux-mêmes rien ne va. C’est un tableau sombre et il faut trouver une solution urgente pour sortir notre pays des difficultés.

La situation socio-politique en voie de décrispation après le coup de file et la rencontre entre le président et le chef de file de l’opposition politique a été saluée par beaucoup de Maliens tant de la classe politique que de la société civile. Nonobstant cette amorce de la décrispation force est de reconnaitre que la persistance des grèves, la crise persistante dans la région de Mopti ne semblent pas trouver un dénouement heureux malgré les montages de réconciliation entre communautés.

La crise est même exacerbée par les tueries et les lots de fuyards en provenance de la région pour sauver leur vie grandissent. Entre religieux et religieux et entre politiques et religieux, rien aussi ne va. Notre pays est en train de sombrer dans la division de ses enfants. Et pourtant tous ces enfants devraient unir leurs forces pour le seul Mali.

La scène à laquelle nous assistons depuis quelques temps est plus que regrettable. Cette guéguerre entre religieux à travers les prêches dans les radios et les réseaux sociaux, ces vidéos obscènes, ces paroles impies qui circulent sur les réseaux sociaux creusent le fossé entre religieux mais aussi entre religieux et citoyens. C’est vrai que la plaie est béante et personne pour intervenir afin que ces joutes verbales dénudées prennent fin.

Le temps est venu pour que les plus hautes autorités qu’on accuse à tort ou à raison d’entretenir ce clivage entre les hommes de foi fassent tout pour qu’ils fassent table rase. Cette déchirure entre religieux n’arrange personne. Ceux qui pensent pouvoir profiter de cette guéguerre entre religieux se trompent. Les hommes tapis dans l’ombre et qui tirent les ficelles pour empêcher aux religieux de parler le même langage n’œuvrent pas pour le bien du pays.

La responsabilité des autorités de la République pour amener les religieux à se parler est grande. Outre les religieux, les magistrats, les syndicalistes, les journalistes, les enseignants, les activistes voire toutes les corporations connaissent des divisions, des divisions soutenues et entretenues. Nul ne peut dire le contraire.

Enterrer la hache de guerre

Ce dossier de l’enseignement de l’homosexualité sorti des tiroirs du ministre de l’Education nationale est venu accentuer cette division des religieux de notre pays. C’est pourquoi aujourd’hui on parle des religieux pro ou anti pouvoir. Dans tous les cas, la méfiance est très grande entre religieux.

Les politiciens eux aussi après la présidentielle se regardent en chiens de faïence avec la naissance de plusieurs pôles politiques : MEP, FSD, Cofop. Si un regroupement se réjouit de sa victoire les autres désapprouvent la régularité du processus. Ces divergences ont eu pour conséquences le report de la Conférence sociale annoncée pour janvier et dont la principale cause est le refus catégorique de l’UNTM d’y participer.

A ces divisions n’échappe pas le parti du président de la République, le RPM avec aussi les pros et anti Tréta. Le ridicule ici c’est que certains militants du parti œuvrent pour le départ de Tréta de la présidence. Savent-ils vraiment le travail abattu par cet homme pour que le RPM soit ?

C’est donc dire que le climat politique est très délétère avec le manque de confiance entre tous les acteurs politiques. Les grèves intempestives dans presque tous les domaines rend encore difficile la situation du pays. A tous ces problèmes s’ajoute la situation financière très difficile qui frappe les Maliens dans leur grande majorité. Il faut trouver des solutions urgentes pour que le pays ne retombe dans une crise plus aigüe. Si l’on en croit les informations qui nous parviennent l’opposition et le parti présidentiel sont aussi favorables au départ du PM.

Dans tous les cas tous les Maliens ont le regard dardé sur Koulouba pour voir ce qui va sortir de cette deuxième rencontre du président de la République et du chef de file de l’opposition avec qui il avait décidé la semaine dernière de faire l’état de la nation. "Mettre en tout cas le Mali au-dessus de tout". C’est en tout cas les vœux de tous mais à l’issue de leur rencontre tant attendue seront-ils prêts à nous ouvrir la voie de la réconciliation des cœurs et des esprits des maliens ?

Ibrahima A Tiocary Fulany

veridique

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