Le retard enregistré par Graphique Industrie risque d’avoir des séquelles sur l’assiette fiscale nationale. En cause la mauvaise prestation de son PDG Alou Tomota qui prive les engins à quatre roues d’une pièce justificative vitale pour leur identification au détriment du Trésor national.
Depuis plus d’un mois, le ministre Boubou Cissé a donné la ligne directrice des services relevant de son département. De la douane aux impôts, chacun s’active pour mobiliser les ressources financières dont le Mali a besoin à un moment où les tensions de trésoreries sont palpables.
Déjà que les droits de douane sur les véhicules viennent d’augmenter, les vignettes y afférentes ne sont toujours pas disponibles. Alors que celles des engins à deux roues sont disponibles sur le marché, les engins à quatre roues sont toujours dans l’attente. Une lenteur qui pourrait conduire à une année banche en faveur des automobilistes qui ont la chance d’être épargnées des tracasseries routières.
Pourtant, le marché fut attribué à Graphique Industrie avec son PDG non moins propriétaire mitigé d’Huicoma, Alou Tomota. Il est de tradition qu’à partir du 1er janvier, les dites vignettes soient disponibles. Mais la situation est devenue trop confuse et rien ne bouge pour l’heure alors que le pays dispose de services financiers aux abois.
Le déficit budgétaire des excessives dépenses de 2018 est passé par là et aucune entrée d’argent n’est mise de côté par le ministère de l’Economie et des Finances. Les stickers ne sont malheureusement pas disponibles alors que le mois de février est clos sans que les stocks ne soient livrées à qui de droit.
Il faut aussi tenir compte du changement de fournisseur puisque le Mali a toujours priorisé la Canadienne Bank qui détenait le marché depuis plusieurs années. Le changement de directeur à la tête de la direction générale des impôts est passé par là privilégiant le choix des prestataires locaux. Ce qui explique les dessous de l’attribution à Graphique Industrie d’Alou Tomota. Grave ironie du sort puisque ce sont les retards de la boîte du compatriote qui ont fini par provoquer d’énormes préjudices en termes de mobilisation des recettes au niveau des impôts.
Le retard de livraison est tel que pour cette année un renoncement à la vignette des automobiles n’est pas à exclure. Pourrait-on accepter un autre manque à gagner alors que nous sommes conscients des conséquences déficitaires aux prévisions de recettes 2019 ? Il est certain que le ministre Boubou Cissé répondrait par la négative vu les besoins financiers du moment et priorités en vue !
Idrissa Kéita