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Après l’annulation du financement d’un projet d’assainissement de Bamako de 25 milliards F CFA : Le ministre Boubou sauve 70 % !
Publié le samedi 9 mars 2019  |  Mali Tribune
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse du Ministre de l’Economie et des Finances
Bamako, le 05 novembre 2018 le Ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé et le FMI ont tenu une Conférence de presse
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25 milliards F CFA ! C’est environ la somme que le Mali perd après un engagement signé avec la Bad. Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) vient d’annuler un important financement alloué au gouvernement malien pour un projet d’assainissement de la ville de Bamako. Le montant total était de 30 millions d’Unité de compte, soit 15 millions d’UC du Fonds africain de développement FAD XIII et d’un prêt FAT d’un montant de 15 millions d’UC (1 UC = 825,02 FCFA).

Selon une correspondance en date du 15 février 2019, madame Marie-Laure Akin-Olugbade, chef de service à la direction générale en charge du développement, des prestations et des services, basée à Abidjan, en Côte d’Ivoire, informe le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, de l’annulation du financement du projet d’assainissement de la ville de Bamako.

« 25 mois après l’approbation du projet de financement, nos services en charge de cette ligne, n’ont constaté aucun décaissement effectué sur les ressources y allouées. Les règles et procédures de la Banque africaine de développement en matière de prêts et dons, exigent que les décaissements doivent être effectués dans un délai de 90 jours avec une période cumulative de plus de 180 jours », précise la lettre. Du coup, la Bad retire son offre. Le financement nous avait été accordé le 11 février 2017 !

Selon nos investigations, c’est plus grave. Depuis deux ans que le financement a été approuvé et signé, le ministère de tutelle n’arrive pas à mettre en place les conditions de décaissement, notamment l’acquisition de la parcelle de terrain devant abriter le projet et la mise en place de commissions. « Avec d’autres faiblesses bien plus graves ! ».

Pour l’entrée en vigueur de l’accord de prêt, le ministère devrait fournir la preuve de l’obtention effective de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) sur les deux (2) sites d’ouvrages des rives droite et gauche du fleuve Niger, d’environ 20 ha chacun, et destinés à recevoir les 2 Stations de Dépotage et de Traitement des Boues de Vidange (SDTBV) à construire ; fournir la preuve de l’affectation par chacune des 3 structures suivantes (District de Bamako, la Direction nationale de l’Assainissement, du Contrôle des Pollutions et des Nuisances (DNACPN) et l’Agence nationale de Gestion des Stations d’Epuration du Mali (ANGESEM)) de locaux fonctionnels et suffisants, destinés à abriter les points focaux et l’assistance technique respectivement destinée à ces 3 structures et fournir à la Banque la preuve de l’ouverture, auprès d’une banque acceptable pour le Fonds, de deux comptes spéciaux pour recevoir les ressources des Prêts destinées au fonctionnement de l’Unité de Coordination du Projet (UCP) et aux différents appuis à apporter aux différentes structures étatiques d’intervention.

L’annulation du prêt est consommée. Cependant, selon nos investigations, le ministre de l’Economie et des Finances aurait pris des dispositions pour sauver les 70 % du financement. « Les textes de la Bad le permettent, et c’est explicite dans la correspondance de Mme Marie-Laure Akin-Olugbade, le Mali peut encore sauver les 70 % ». Et, le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé ne s’est pas fait prier pour demander les 70 % qui seront redéployés sur l’appui budgétaire global.

Par la faute d’un ministre, on perd quand même 30 % du montant.

Affaire à suivre !

Alexis Kalambry

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