Sous le thème : « l’autonomisation des femmes et des filles à travers l’engagement de tous contre les violences basées sur le genre », le Mali à l’instar des autres pays du monde, a célébré la 25ème édition de la journée internationale des droits de la femme, le vendredi 8 mars dans la salle Bazoumana Cissoko du palais de la culture. L’évènement était présidé par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, en compagnie des présidents d’Institutions, de plusieurs membres du gouvernement, dont celle en charge de la Femme de l’Enfant et de la Familles, Dr Diakité Aïssata Traoré , du haut représentant du Secrétaire général des Nations Unies au Mali, Mohamed Saleh Annadif et plusieurs autres personnalités.
Une salle pleine à craquer. Des femmes en uniforme du 8 mars, des banderoles avec des slogans et de l’animation folklorique partout dans la sale. L’ambiance était à son comble le vendredi dernier au palais de la culture. Pour rendre la fête plus belle, l’ensemble instrumental et le groupe de comédien ‘’ Gnogonlon’’ ont donné le ton par des prestations magnifiques au grand bonheur du public féminin présent.
Accompagné de son épouse, Mme Keita Aminata Maïga et de son Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a signé son entrée dans la salle, l’air bien joyeux. C’était exactement à 10h 9mn. La cérémonie débuta par des allocutions.
Au pupitre, le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU au Mali, pour planter le décor, dira que l’égalité des genres et le droit des femmes sont fondamentaux pour progresser à l’échelle planétaire sur la voie de la paix, de la sécurité, des droits de l’Homme et du développement durable.
« Nous ne pouvons rétablir la confiance dans les Institutions, reconstruire la solidarité au niveau mondial et tirer parti des diverses perspectives qu’en luttant contre les injustices, historiques et en promouvant le droit et la dignité de toutes et de tous » a-t-il déclaré.
Selon lui, les femmes au cours de ces dernières décennies ont réalisés des remarquables avancées dans certains domaines en matière de droit et de leadership. Pour faire évoluer les choses, dit-il, l’objectif des droits de l’homme doit passer en priorité.
A sa suite, la ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, a soutenu que les Violences Basées sur le Genre (VBG) constituent une des violations des droits humains les plus répandues qui s’intensifient généralement pendant et après les crises humanitaires et conflictuelles.
D’après elle, depuis plusieurs années, le Mali est confronté à une crise multidimensionnelle qui a exacerbé les violences de toutes sortes à l’encontre des femmes et des filles. « Au Mali, l’enquête démographique et de santé réalisée en 2012-2013 a montré que parmi les femmes qui ont déjà été en union, 44% ont subi des violences physique, sexuelles ou émotionnelles de la part de leur mari actuel ou le plus récent » a-t-elle déclaré.
Avant d’indiquer que les femmes et les enfants représentent les principales victimes des VBG, à hauteur de 96% des cas, elle dira que 1/4 des femmes ont été physiquement blessées à la suite de violences conjugales dans les 12 derniers mois.
Aussi, elle a rappelé que le Mali a ratifié la quasi-totalité des conventions internationales protégeant les femmes et les filles contre les violations de leurs droits humains. A titre d’exemple, elle a cité la convention contre la discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) de 1979, la Convention des Droits de l’Enfant de 1989 et le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des femmes de l’Union Africaine de 1993.
Avant de terminer, la ministre Traoré, a suggéré pour venir à bout des violences basées sur le genre de prendre des mesures législatives appropriées afin de protéger davantage les femmes et les filles et assurer leurs droits légitimes.
A son tour au pupitre, le président de la République, a souligné que cette journée d’hommage à la femme est à l’honneur de toute l’humanité. Car dit-il, tout le monde doit à la femme. Il poursuivra en indiquant que le rétablissement de l’équité entre homme et femme est fait pour la reconnaissance due aux femmes. « La recrudescence de la violence faite aux femmes est un scandale et une honte. Il n’y a pas de plus grande lâcheté de mon point de vue que cette violence » a-t-il déclaré.
De l’avis du chef de l’Etat, il n’est admissible qu’une femme soit victime de son conjoint que ça soit physique ou morale avant d’avouer que cette recrudescence l’inquiète.
Par Mariam SISSOKO