Dans le cadre de la 4ème édition du Festival Ciné Droit Libre, une conférence débat a eu lieu, le jeudi 7 mars 2019, à la Pyramide du Souvenir de Bamako sur le thème « Quelle réforme constitutionnelle pour le Mali ? ». Au cours de cette conférence débat, Me Sidi Mohamed DIAWARA, l’un des experts du Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle a fait savoir que le comité d’expert ne touchera pas à la disposition consacrant au mandat du président de la République. « 90% des réformes en Afrique aujourd’hui, c’est en rapport avec le mandat du président de la République. Est ce que vous savez qu’aucune tentative de révision constitutionnelle au Mali n’a touché à ça. Et cette année, c’est aussi un élément intouchable. On ne touche pas à ça parce que c’est considéré comme un acquis démocratique, ça ne changera pas », a-t-il dit.
Les panelistes étaient Me Sidi Mohamed Diawara membre du comité d’experts pour la réforme constitutionnelle, Drissa Traore coordinateur projet FIDH/AMDH (Fédération internationale des droits de l’homme/ Association malienne des droits de l’homme), Abdoulaye Bane conseiller juridique à la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) et sous la modération du journaliste Écrivain Daouda TEKETE. La conférence débat a enregistré la présence du parrain du festival ciné droit libre, Me Moctar Mariko, président de l’AMDH, Abdoulaye Diallo, le coordinateur du festival Ciné droit libre et d’autres personnalités. Selon Me Sidi Mohamed Diawara membre du comité d’experts pour la réforme constitutionnelle, plusieurs raisons expliquent la nécessité de réviser la constitution malienne du 25 Février 1992. Pour preuve, dit-il, le Mali est le seul pays dans l’espace sous régional qui ne dispose pas de cour de compte. Or, ajoute-t-il, cela ne pourrait se faire sans réviser la constitution. En plus de cela poursuit-il, l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger est venu se greffer, même s’il reconnait que celui-ci n’est pas supérieur à la constitution. Mais, selon lui, le but d’une constitution est d’assurer la paix dans le pays. Il a invité les maliens à ne pas avoir peur de réviser la constitution. A ses dires « le pays n’est pas administré comme on le souhaiterait mais il n’est pas divisé ». Donc pour lui, pas d’obstacle pour la révision constitutionnelle. Aux dires de Me Sidi Mohamed Diawara membre du comité d’experts pour la réforme constitutionnelle, il y aura des forums dans toutes les capitales régionales du Mali pour recenser les préoccupations des uns et des autres. Avant d’ajouter que le comité d’expert soumettra aux autorités maliennes, le 1er avril 2019, l’avant de projet de texte de la révision constitutionnelle. « 90% des réformes en Afrique aujourd’hui, c’est en rapport avec le mandat du président de la République. Est ce que vous savez qu’aucune tentative de révision constitutionnelle au Mali n’a touché à ça. Et cette année, c’est aussi un élément intouchable. On ne touche pas à ça parce que c’est considéré comme un acquis démocratique, ça ne changera pas. C’est un acquit, on ne va pas toucher à ça. Le caractère laïc et Républicain du Mali, c’est un acquit », a-t-il rassuré. Répondant aux questions des uns et des autres, Me Sidi Mohamed Diawara a fait savoir que le vide juridique autour de la « haute trahison » sera remplit par le comité d’experts. Pour sa part, Drissa Traoré du FIDH et de l’AMDH a souhaité à ce que la réforme soit populaire. Car, dit-il, celle de 2017 s’est heurtée à une opposition farouche de la « Plateforme Antè Abana : Touche pas à ma constitution ». Il a souhaité à ce que les préoccupations légitimes des maliens soient prises en comptent. Enfin, il dira que l’heure n’est pas pour ou contre la révision constitutionnelle mais de faire des contributions substantielles pour améliorer l’avant projet de texte de la constitution.