Il est "vraisemblable" que le prédicateur radical peul Amadou Koufa, un important chef jihadiste, soit encore en vie, alors que Bamako et Paris le donnaient pour mort depuis fin novembre, a indiqué lundi à l’AFP l’état-major français.
Le 23 novembre, la France et le Mali avaient annoncé la mort dans une opération militaire française d’Amadou Koufa et d’une trentaine de membres de son groupe, qui appartient à l’alliance jihadiste "Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans" (GSIM) dirigée par le Touareg malien Iyad Ag Ghaly.
Mais un homme présenté comme Amadou Koufa est récemment apparu dans une vidéo dont les autorités maliennes et françaises ont examiné l’authenticité.
Selon les conclusions de Paris, "il est vraisemblable que ce soit lui" et qu’il soit donc toujours en vie, a indiqué le porte-parole de l’état-major français, le colonel Patrik Steiger.
Selon des extraits de cette vidéo, dont l’AFP a obtenu une copie, un homme, présenté comme Amadou Koufa, qui lui ressemble et n’a pas de signe apparent de blessure, répond en arabe à des questions, assis derrière une table.
En décembre, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait démenti la mort de ce chef jihadiste.
Le 23 novembre, l’armée française avait annoncé avoir mené la nuit précédente une opération dans le centre du Mali, le fief d’Amadou Koufa, qui avait permis la "mise hors de combat" d’une "trentaine de terroristes".
La ministre française des Armées, Florence Parly, avait salué une action "qui a permis de neutraliser un important détachement terroriste au sein duquel se trouvait probablement l’un des principaux adjoints de Iyad ag Ghali, Hamadoun Kouffa, chef de la katiba Macina".
Des sources militaires maliennes s’étaient montrées formelles sur la mort de Amadou Koufa, qui était apparu dans une vidéo deux semaines plus tôt aux côtés de Iyad Ag Ghaly, chef du GSIM, et de Djamel Okacha, dit Yahya Abou El Hamame, autre dirigeant d’AQMI tué fin février au Mali par les forces françaises.
"Le terroriste Amadou Koufa est mort de ses blessures après l’intervention militaire française, suite aux informations fournies par l’armée malienne", avait à l’époque assuré le général Abdoulaye Cissé, chef des opérations de l’armée malienne.