Les Chirurgiens du CHU – Gabriel Touré lancent aujourd’hui lundi, un préavis de grève. Et surtout, que de présumés médiateurs autoproclamés ou bons offices ne tentent de les dissuader. Figurez-vous que ce personnel ne dispose même de table au bloc opératoire chirurgical, de simples serviettes hygiéniques ou de produits coagulants… Incroyable mais vrai !
Au bloc opératoire du CHU Gabriel Touré, les Chirurgiens sont obligés de faire la queue en vue d’accéder à l’unique table d’opération. Vous avez bien lu : ici, c’est à chacun son tour, puisqu’il n’existe-là qu’une seule et unique table d’opération répondant encore aux normes.
Non plus de serviettes appropriées et de produits coagulants pourtant indispensables aux opérations chirurgicales. Les Chirurgiens se débrouillent ici comme ils peuvent, souvent avec des moyens de fortunes ou payant de leurs propres poches des produits indispensables aux opérations. Et dire que le Président de la République a récemment annoncé la gratuite de certains soins… Hum !
L’on assiste, en tout état de cause, à une véritable mascarade des pouvoirs publics et à une comédie théâtrale de présumés médiateurs et bons offices. Et pour cause. Après avoir accusé et blâmé le personnel médical suite aux 38 jours de grève illimitée ayant fait plusieurs morts en 2017, ces médiateurs très contestables n’ont levé le petit doigt pour dénoncer le non-respect des engagements de la part de l’Etat Malien.
La Plateforme des Syndicats de la Santé du Mali (PLA.S.S.MA) a pourtant tiré sur la sonnette d’alarme au mois de novembre 2018 à la faveur d’une conférence de presse en rappelant que l’Etat du Mali n’a, à la date indiquée, respecté le moindre le protocole d’accord signé entre le gouvernement et les syndicats de la santé. Aucun point essentiel de cet accord n’a été respecté par le gouvernement. Et aucune correspondance adressée aux autorités compétentes par la Plateforme des Syndicats n’a obtenu de suite. Ces médiateurs et bons offices doivent avoir honte ! En tout cas, ils auront du mal à convaincre le personnel médical de surseoir à un autre mouvement de grève comme celui que les Chirurgiens s’apprêtent à lancer.