La saison 3 de la série TV «Bamako News», diffusée sur la télévision nationale et Africable, a démarré le jeudi 7 mars. C’est un court métrage d’information et d’éducation à la citoyenneté. Il s’inspire du concept du «grin» malien et aborde, dans un style à la fois ludique, humoristique et pédagogique, les questions de société. Le concept repose sur des personnages qui incarnent chacun une couche bien déterminée de la société.
Les programmes TV qui suscitent à la fois l’intérêt d’un large public (jeunes comme adultes) ne sont pas très nombreux dans notre pays. Les quelques rares qui attirent l’attention du public sont le plus souvent sur des chaînes de télévision étrangères ou des productions internationales.
Dans le lot des productions nationales bien suivies par le public malien et qui rivalisent, en termes d’audience et de qualité, figure la série TV «Bamako News», diffusée sur la chaîne de télévision nationale et Africable. Un produit made in Mali, initié par un jeune malien et composé exclusivement d’acteurs maliens, dont la saison 3 suscite déjà la curiosité des internautes.
Après deux saisons appréciées par les téléspectateurs, cette nouvelle saison de la série «Bamako News» annonce déjà la couleur d’une aventure que le réalisateur Fousseyni Maïga, rencontré en début de semaine sur le plateau de tournage dans les locaux du Groupe Arc-en-ciel, qualifie de stratégique dans la vie du programme.
Dans un long entretien qu’il a bien voulu accorder à notre rédaction, il justifie le caractère stratégique de la saison 3 par les ambitions affichées et les innovations apportées dans la production. L’objectif affiché, sur le plan de l’audience, est de passer de 3 millions de téléspectateurs par épisode à 5 millions en 2019.
Sur le plan financier, l’ambition du Groupe Arc-en-ciel, producteur de la série, est de rentabiliser le programme. Les deux premières années, explique le réalisateur et producteur, ont été consacrées à faire connaître la série, expérimenter son concept et l’intégrer dans les habitudes des téléspectateurs. Ce pari étant atteint, il s’agit maintenant de rentabiliser l’investissement tout en fidélisant le public.
Il faut rappeler que Bamako News est un court métrage d’information et d’éducation à la citoyenneté. Il s’inspire du concept du «grin» malien et aborde, dans un style à la fois ludique, humoristique et pédagogique, les questions de société. Le concept repose sur des personnages qui incarnent chacun une couche bien déterminée de la société.
Chaque épisode de la série, explique son initiateur Fousseyni Maïga, part des appréhensions, le plus souvent figées, qu’ont les citoyens sur un sujet bien défini pour aboutir à une explication pédagogique et objective de la question. Il poursuit que l’option stratégique du programme repose sur l’humour pour capter l’attention du public et faciliter la digestion des messages, l’information qui repose toujours sur des données scientifiques ou des cas pratiques pour éveiller les consciences et enfin, la sensibilisation pour impulser une dynamique de changement de mentalité et/ou de comportement.
Pour cette saison qui a démarré le jeudi dernier, le réalisateur annonce beaucoup plus d’humour pour accrocher davantage les Maliens, d’ambiance pour capter le public jeune et de couleurs afin de diluer les messages de sensibilisation. L’esprit du concept, c’est-à-dire impulser une prise de conscience citoyenne par le biais du divertissement, sera renforcé avec de nouvelles innovations, tant dans la scénarisation que les mises en scène.
L’usage du bambara, contrairement aux deux précédentes saisons, a connu une progression de 40%. Les sujets, sans heurter la sensibilité sociale, seront plus orientés sur les faits de société. La posture de «donneur de leçon», prêtée au programme, a été atténue au profit d’une scénarisation, selon le scénariste et réalisateur Fousseyni Maïga, faisant plus confiance à l’intelligence des téléspectateurs.