La ferme de Sidiki Coulibaly en est une illustration parfaite. Il a expérimenté les techniques de greffage et de productivité qui permettent de raccourcir la durée de fructification des arbres fruitiers
Isabelle Massage
Le lundi dernier, un vent d’enthousiasme soufflait sur le village de Zémbougou Mangoni dans le cercle de San. Dans ce village, la ministre de l’Innovation et de la Recherche scientifique, Mme Migan Assétou Founè Samaké, a visité la ferme de Sidiki Coulibaly. Ce serial innovateur maîtrise les techniques de production et de multiplication des plants (pépinière, greffage, entretien des plantations, récolte des fruits).
Nul aujourd’hui ne conteste l’apport positif du greffage dans la multiplication des arbres fruitiers et autres plantes. Grâce à l’accompagnement de l’Institut d’économie rurale (IER), Sidiki Coulibaly a obtenu de bons résultats dans le greffage du baobab, du karité, etc.
Lors de sa visite dans la ferme de Sidiki Coulibaly, Mme Migan Assétou Founè Samaké a réitéré son engagement à accompagner de telles initiatives, dont l’objectif est d’améliorer la productivité des arbres de nos terroirs. Il y en a qui, à l’état sauvage, peuvent faire une dizaine d’années ou plus avant de produire des fruits. L’innovation et la recherche permettent de raccourcir ces délais.
Après avoir sillonné la ferme de Sidiki Coulibaly, Mme Migan Assétou Founè Samaké a révélé que ce qu’elle a vu était édifiant. Elle a émis le souhait que des initiatives telles que celles-ci se répandent partout pour que nous puissions bénéficier des résultats des recherches.
«Nous sommes ici dans cette ferme, dans le cadre du partage du savoir et de l’innovation. Nous sommes là d’abord pour montrer que partout au Mali, on peut apprendre et bénéficier de l’apprentissage de la connaissance», a-t-elle expliqué, tout en ajoutant qu’on peut également contribuer à la préservation de l’écosystème et générer des revenus.
Par ailleurs, Migan Assétou Founè Samaké a indiqué que le langage ne doit en aucun cas constituer une barrière à l’apprentissage. Et de souligner qu’il est indispensable de fédérer l’ensemble des acteurs autour de nouvelles connaissances afin qu’elles soient diffusées partout dans le pays. C’est la parfaite illustration entre Sidiki Coulibaly, l’Institut d’économie rurale (IER), l’IPR/IFRA de Katibougou et le Profeis autour du développement de nos arbres. Avec la technique de greffage, la fructification est accélérée, a précisé Mme Migan Assétou Founè Samaké.
Au dernier jour de sa visite, la ministre de l’Innovation et de la Recherche scientifique, Mme Migan Assétou Founè Samaké, accompagnée du gouverneur de la région de Ségou, Biramou Sissoko, de la directrice générale du Centre de recherche et de formation pour l’industrie textile (CERFITEX), Dr Awa Soronfé Doumbia, et des membres de son cabinet, s’est rendue dans l’unité de production d’amendements et d’engrais organiques du Groupe Éléphant vert.
En investissant plus de 6 milliards de Fcfa dans la construction d’une usine moderne ayant une capacité de production de 50.000 tonnes/an extensible à 100.000, le Groupe Éléphant vert ne s’est pas trompé. En réalité, notre pays possède un grand potentiel agricole (cultures de céréales et coton), ainsi qu’un tissu et un potentiel agro-industriel important (la part de l’agriculture dans le PIB national est proche des 40%).
Après la présentation du Groupe par sa directrice générale, Mme Oumou Sidibé Vanhoorèbeke, la délégation ministérielle a successivement visité le bassin d’évaporation, le site de stockage de matières premières, les champs tests. Elle a également pu s’imprégner des différentes gammes de produits de l’entreprise. Il s’agit des biofertilisants 100% naturels, riches en matière organique et en éléments nutritifs. Ils permettent de régénérer durablement les sols et d’augmenter les rendements.
Les biostimulants sont utilisés pour améliorer la protection des racines et les biopesticides luttent contre les ravageurs et maladies de manière totalement naturelle en protégeant les cultures.
Aux termes de sa visite, Mme la ministre Migan Samaké a affirmé qu’elle s’inscrivait dans une approche pragmatique d’extension de l’innovation dans le domaine de l’agriculture dans notre pays. «Il s’agit de trouver une alternative à l’utilisation des produits phytosanitaires chimiques qui commencent à montrer leurs limites», a-t-elle dit, tout en ajoutant que cette usine est en train de faire divers produits afin de nous permettre de poursuivre une agriculture biologique saine, contrôlée et certifiée.
Selon Mme Migan Assétou Founè Samaké, la technique de production d’Éléphant vert constitue de l’innovation. L’unité industrielle étant en collaboration avec des structures de recherche, elle a expliqué la nécessité pour les jeunes d’être en relation avec cette usine pour le bien-être de la population en termes de production d’aliments sains.
«C’est tout le sens de notre visite», a laissé entendre la ministre de l’Innovation et de la Recherche scientifique.