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Artisanat, culture et tourisme : Quand Mme le ministre néglige ses agents du Nord
Publié le mardi 12 juin 2012   |  L'Indicateur Renouveau




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Abandonnés à leur triste sort depuis l’éclatement des évènements du Nord, les travailleurs des trois régions occupées cherchent à rencontrer, en vain, le nouveau ministre, qui n’a rien fait pour leur redéploiement dans d’autres structures au sud. Leur exaspération est aujourd’hui à son comble.

Débarqués à Bamako depuis la chute des trois régions du Nord (Tombouctou, Gao et Kidal), les agents des structures déconcentrées des ministères de l’artisanat et du tourisme, et celui de la culture attendent toujours de leur département un sort clair. Alors que l’Unesco fait montre de son indignation suite à la profanation du Mausolée de Tombouctou, le ministre de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme, Mme Diallo Fadima Touré brille, elle, par une indifférence à la situation du personnel déplacé de son département. A ce jour, Mme le ministre de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme reste le seul chef de département à n’avoir pas rencontré officiellement ses travailleurs des régions du Nord. Pis, deux mois après la formation du gouvernement, ils n’ont été redéployés dans aucune autre structure du sud. « Depuis notre retour à Bamako, faute d’avoir quelque chose à faire, nous ne faisons que nous promener. A croire si la ministre sait qu’on est là », déplore un chef de Mission culturelle du Nord.

Atmosphère tendue

Pour cet autre cadre de l’Omatho (Office malien de l’hôtellerie et du tourisme), il s’agit d’une situation intenable. Pour lui, c’est l’indifférence de Mme le ministre à leur égard qui agace.

Déjà meurtri par le drame que subit le secteur hôtelier et touristique depuis 2008, notre interlocuteur dit ne plus savoir où mettre la tête. « Ce qui m’exacerbe dans ce gouvernement, c’est le refus de choisir notre ministre dans nos propres rangs. C’est-à-dire des gens qui sont déjà imprégnés des réalités et des priorités du département », remarque sèchement un conseiller technique du département. Qui donne raison aux critiques contre le choix des hommes dans ce gouvernement.

Dans l’entourage de Mme le ministre, on dédramatise la situation et promet qu’au niveau du cabinet la réflexion est en cours pour le redéploiement desdits agents. En clair, les infortunés doivent encore prendre leur mal en patience.

Cette grogne des travailleurs du ministère de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme intervient au moment où, déjà au sein de ce département, la tension devient de plus en vive entre la nouvelle patronne et certains travailleurs. Depuis sa nomination, aucune structure du département n’a encore reçu sa dotation de la part de la Direction financière et du matériel (DFM). Et pourtant, les privilégiés en ont eu. Pour ce directeur d’un service rattaché, « c’est le comble de l’ironie ».

D’autre part, de sa nomination à ce jour, malgré le séminaire gouvernemental qui a permis aux ministres de se fixer sur leur feuille de route, Mme Diallo Fadima Touré peine encore à retrouver ses marques. Et aucun chantier véritable de développement de la culture, encore moins de l’artisanat et du tourisme n’a été initié, même pas une discussion sérieuse au niveau du cabinet. Bref, pour les 12 mois de la transition, la culture ne peut s’attendre à de résultats-miracles avec une inconnue à sa tête. Mais le temps nous le dira.

Issa Fakaba Sissoko

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