L’école malienne est paralysée ces dernières semaines à cause de la grève des enseignants. Cette situation suscite de nos jours les réactions des citoyens maliens. Jeunes internautes, activistes, acteurs politiques, parents d’élèves, artistes …tous dénoncent et interpellent…Le jeune humoriste Souleymane Keita alias Kanté a, pour sa part, à travers une vidéo sur les réseaux sociaux, interpellé les gouvernants, les parents d’élèves, les syndicats des enseignants, et les étudiants à avoir une solution à cette grève.
« Si je dois parler, je parle en tant que parent d’élèves ; je parle du développement de mon pays ; je parle de l’avenir des enfants, de l’éducation ; je parle du droit des enfants », a déclaré l’humoriste Souleymane Keita dit Kanté très gêné de la crise scolaire au Mali. Ce jeune humoriste très apprécié fustige le silence de la population malienne face à cette grève des enseignants. Il estime que si les jeunes doivent sauver le pays à travers l’éducation, la génération actuelle du Mali ne pourra pas le faire, car elle est privée d’éducation. Sans complaisance, il crache la vérité à chacun des camps qui, selon lui, est responsable de cette situation.
Kanté interpelle les Enseignants grévistes
L’humoriste Souleymane Keita estime que ce sont les enseignants qui doivent être suppliés même s’il croit que ce sont eux les victimes. « J’interpelle aujourd’hui les Enseignants, parce que c’est la victime qu’on doit supplier. On supplie celui qui a la solution et ce sont les enseignants, cette solution. Chers enseignants, je vous interpelle parce que l’avenir de ces enfants est plus que dans vos mains que celles de leurs parents. Vous connaissez nos enfants plus que nous-mêmes », laisse-t-il entendre avant d’inviter ceux-ci à trouver un terrain d’entente avec les gouvernants et regagner les classes. Le jeune artiste reconnait qu’on ne peut pas travailler sans bénéfice, mais il déplore la menace sur l’avenir de ces milliers d’enfants.
Le jeune humoriste fustige le silence des organisations de défense des droits des enfants
Déçu de la situation actuelle de l’école malienne et avec un ton inhabituel, Souleymane Keita, affectueusement appelé Kanté dénonce le silence des organisations de défense des droits des enfants. « Où sont les ONG, les sociétés de défense de droits des enfants ? Ces écoliers sont aujourd’hui privés de leur droit. L’école malienne est fermée parce que les parties ne se sont pas comprises, mais pas une de ces organisations ne dit mot », a-t-il déploré dans sa vidéo.
Les parents d’élèves ne jouent pas leur rôle
Pour ce jeune artiste, les parents d’élèves doivent sortir de leur mutisme. Ils doivent exiger la reprise des cours. « Aujourd’hui, je vous interpelle chers parents d’élèves. Je voudrais vous dire que nous devons assurer l’avenir de nos enfants. Nous devons nous soucier de leur avenir. Depuis le début de la grève, quel parent d’élèves est sorti demander la reprise des cours ? Tout le monde dit : le problème de l’école malienne est grave », a-t-il dénoncé.
À en croire « Kanté », les députés, les ministres, les présidents ne se soucient pas de l’école malienne parce que leurs enfants sont à l’étranger. C’est donc aux parents d’élèves de se battre pour l’avenir des enfants des pauvres. Il n’en décolère pas et dénonce le mutisme des parents d’élèves qui ne sortent que pour l’argent : «Si on donnait 2500 ou 5000 F aux parents d’élèves pour sortir marcher, pour dénoncer la crise scolaire, le boulevard serait rempli du monde ». Pour cet artiste, le gouvernement est en paix parce qu’il sait que les Maliens ne se soucient pas de l’avenir de leurs enfants. « Les enseignants aussi savent que les Maliens ne se soucient pas de l’avenir de leurs enfants », dit-il.
Les gouvernants doivent trouver un terrain d’entente avec les syndicats des enseignants
Kanté fustige la fuite de responsabilité des gouvernants. Selon lui, si ceux-ci aiment ce pays comme ils le disent dans les discours, on aurait trouvé une solution à cette grève il y’a longtemps. «Le gouvernement, je t’interpelle. Il faut faire tout pour l’éducation des enfants maliens. Si vous aimez réellement ce pays comme vous le dites, pourquoi ne pas avoir un terrain d’entente avec les enseignants », a-t-il déclaré.