Dans le cadre de la semaine des martyrs, du 17 au 206 mars 2019, le secrétaire général de l’AMS-UNEEM, Seydou Patrice DEMBELE, que nous avons rencontré, à la pyramide de souvenir, a expliqué le combat de son organisation et le sens des activités du programme de cette année. Si le pluralisme démocratique actuelle, qui est une fierté des Maliens, est l’œuvre du Mouvement démocratique de 1991, il estime que les résultats de ce combat sont forts mitigés dans pleins de domaines.
Parlant de l’agenda de la semaine des martyrs de cette année 2019, Seydou Patrice Dembélé, secrétaire général de l’AMS-UNEEM dira que plusieurs activités seront organisées par l’AEEM, du samedi 16 mars au mardi 26 mars 2019. Il s’agit, selon lui, de Don de sang à l’armée malienne par les étudiants de l’ENSUP, des poèmes sur la gloire de CABRAL, la remise de diplôme de reconnaissance par l’AMS-UNEEM, à des personnalités méritantes. À ces activités, s’ajoute une conférence-débat à l’ENSUP sur le thème : « violence dans l’espace scolaire et universitaire : quelles solutions ? ». Il a ajouté que cette semaine des martyrs sera aussi marquée par une visite à l’école CABRAL à Badalabougou ; le dépôt de gerbe de fleurs au monument CABRAL par le Premier ministre. Enfin, la semaine sera clôturée par le dépôt de gerbe de fleurs au monument des martyrs (ADVR-AEEM-AMS-UNEEM), par le Président de la République.
S’agissant des circonstances de la mort de CABRAL, Seydou Patrice Dembélé a indiqué qu’elles ne sont pas encore élucidées, cependant l’AMS-UNEEM insiste et va toujours insister à demander aux autorités d’éclairer les Maliens sur la disparition de ce brave jeune de 39 ans.
« Nous allons demander où est enterré CABRAL. Parce que si nous savions là où se trouvait la tombe de CABRAL aujourd’hui, nous allions faire une bonne fois notre deuil avec la famille de Cabral », a regretté le secrétaire général de l’AMS-UNEEM.
Pour Seydou P. Dembélé, l’AMS-UNEEM se sentira très meurtri, mais ragaillardi au cours de cette semaine des martyrs. Malgré ses insuffisances, le mouvement a encore la force nécessaire à se battre.
Évoquant l’historique de la semaine de martyrs, le secrétaire général de l’AMS-UNEEM a fait savoir que cette semaine des martyrs est destinée à avoir une pensée pieuse et un hommage particulier au camarade Abdoul Karim Camara dit CABRAL, et à tous les autres camarades qui l’ont rejoint suite à au combat pour la démocratie au Mali et particulièrement pour l’école malienne.
Cet ancien compagnon de CABRAL a dit que l’initiative de cette semaine de martyrs était venue des anciens de l’union des élèves et étudiants du Mali (UNEEM). Le secrétaire général de l’AMS-UNEEM a rappelé que dès octobre 1990 organisations et associations démocratiques ont vu le jour au Mali. Ainsi, suite au Congrès national d’initiative démocratique (CNID), l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) a elle aussi vu le jour. L’UNEEM a passé le flambeau au camarade Oumar Mariko suite à un congrès. Celle-ci se voulait une continuation de l’UNEEM. En effet, trois principaux mouvements à savoir l’ADIDE, l’AJDP, l’AMDH ont épaulé l’AEEM dans la contestation populaire contre la dictature du général Moussa Traoré. Aux moments décisifs de la contestation, dit-il, l’UNTM (union nationale des travailleurs du Mali) rejoint ces mouvements en déclarant une grève générale illimitée pour aboutir à la chute de la dictature, le 26 mars 1991, du général dictateur Moussa Traoré. Il aura suffi donc six mois de mobilisation populaire pour venir à bout de la dictature, selon le secrétaire général de l’AMS-UNEEM. Cette mobilisation s’était effectuée sous trois mots d’ordre principaux à savoir la démocratie, le Kokadjè (lutte contre la corruption et pour la transparence), et l’amélioration des conditions de vie matérielle et sociale des masses laborieuses. Pour Seydou Patrice Dembélé, les résultats de mars 1991 sont fort mitigés. Parce que, selon lui, il ne faut pas oublier que dès la chute du tyran, les acteurs du mouvement ont été mis à la touche progressivement et de manière systématique, les vrais patriotes. Le responsable de l’AMS-UNEEM a déploré que le système d’aujourd’hui n’est pas celui souhaité par les révolutionnaires et démocrates de mars 1991.
La révolution de mars 1991 a apporté, indéniablement un nouveau vent au peuple malien : le vent de la liberté politique (la démocratie). Cependant, reconnait-il, les acteurs ont été incapables de mettre la situation à l’avantage de la majorité.
Néanmoins, les possibilités sont toujours ouvertes, selon El hadji Dembélé, pour s’organiser et partir à la conquête du pouvoir avec les masses et pour les masses. Pour lui, c’est cela qui est le grand résultat de mars 1991, qu’il ne faut jamais perdre de vue.