Si cette idée peut paraitre saugrenue pour certains, ou même farfelue pour d’autres, elle semble suivre une certaine logique. Pour une sortie de crise et une gestion consensuelle du pouvoir, le partage des institutions entre IBK, élu à plus de 67%, et Soumaila Cissé avec ses 32%, semblent être la meilleure option pour redonner vie à notre démocratie. Ils seront accompagnés par la classe politique et la société civile, mais l’ossature de la gouvernance du Mali doit être IBK et Soumaila. Voici quelques arguments pour étayer ce choix.
Le Mali est en proie à une crise multidimensionnelle depuis 2012. Cette crise à la fois sécuritaire et sociopolitique, annihile tous les efforts de développement. Ni la tenue régulière des élections, ni la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, encore moins l’accompagnement de la Communauté internationale, n’ont suffi pour éradiquer l’insécurité et lancer les bases de notre économie. La solution est pourtant à portée de mains, elle découle de notre capacité de résilience et de notre intelligence à proposer des solutions qui émanent du peuple. Pour cela, nous devrions revoir notre gouvernance actuelle, qui n’est que du copier-coller de ce qui se trouve ailleurs. Et pourtant, le Mali est une grande Nation parce qu’il y avait un mode de gouvernance qui n’avait rien à envier aux Nations dites développées aujourd’hui et cela depuis le 12ème siècle.
Donc, la solution de la crise multiforme est dans la gestion consensuelle du pouvoir selon la volonté du peuple, au sortir des élections présidentielles dernières. Le peuple souverain en s’exprimant, a porté son choix sur deux personnes à savoir IBK et Soumaila Cissé pour un second tour. Au terme de ce second tour, voici les voix obtenues selon les résultats proclamés par les structures habilités à le faire : Ibrahim Boubacar Keita 1 798 632 voix soit 67,17% ; Soumaïla Cissé : 879 235 voix soit 32,83%. Ce sont ces deux personnalités politiques qui jouissent d’une certaine légitimité au Mali. Alors, s’il devrait y avoir consensus, ce serait autour d’IBK et de Soumaila Cissé.
Ainsi, pour que la grande majorité des électeurs se reconnaissent en les autorités et par souci d’équilibre, les deux mastodontes de la scène politique malienne peuvent se partager les rôles. IBK, à la tête de la première Institution qui est la Présidence de la République, la Primature pourrait échoir à Soumaila Cissé ou à quelqu’un de son parti. Quant à Alou Boubacar Diallo, arrivé troisième avec plus de 256 000 voix, il pourrait lui aussi hériter d’une autre institution. S’agissant des autres candidats, partis et acteurs politiques, ils seront traités en fonction de leur ancrage et du poids de leurs formations politiques sur le terrain.
Cette option, loin de mettre en veilleuse la démocratie chèrement acquise, permettra plutôt d’aller sur des nouvelles bases, en assainissant les institutions et en reformant notre loi fondamentale dans la totale inclusivité et en fonction de l’évolution de la société.