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Chic ou choc ?: Où va la jeunesse malienne ?
Publié le mardi 19 mars 2019  |  Le 26 Mars
Cérémonie
© Autre presse par DR
Cérémonie de pose de la 1ère Pierre du Centre de Formation Professionnelle Agroalimentaire de Siby
Le Ministre de la Jeunesse, de l`Emploi et de la Construction citoyenne, Amadou KOITA a présidé le 17 Janvier 2019, la Cérémonie de pose de la 1ère Pierre du Centre de Formation Professionnelle Agroalimentaire de Siby.
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Le dynamisme d’une jeunesse fait la vitalité d’une Nation. Et la vitalité d’une Nation fait la fierté de sa jeunesse.

C’est ainsi que le slogan « jeunesse, relève de demain » meuble régulièrement les discours et autres « diarrhées verbales » de la République. Parlons peu et agissons beaucoup ; disait l’autre.

Or, on sait que nos pays ont une population essentiellement jeune ; et ces jeunes sont pour la plupart, confrontés au drame du chômage, de l’immigration clandestine et d’autres vices trop peu avouables.

Au Mali, les jeunes ont pendant longtemps été au-devant de la scène socio-économico-politique.

Or, ce n’est un secret pour personne, qu’avec cette mouvance démocratique ou « démotragique », (prenez un et laissez l’autre), la jeunesse malienne a bénéficié et continue de bénéficier des faveurs des pouvoirs politiques successifs, histoire de calmer leurs ardeurs orageuses et ravageuses. Cet état de chose a fait que de nombreux jeunes ont « mangé » très (ou trop) tôt les délices du pouvoir. Et comme l’appétit vient souvent en mangeant, beaucoup de jeunes, ayant pris goût à la chose, lèchent et lèchent encore leurs lèvres et mandibules, tant elles ont été huilées par le gain facile.

Ce qui a fait naître auprès de nombre de jeunes Maliens et surtout de Bamako, une tendance « naturelle » vers une facilité déconcertante et coupable. Naïvement floués par des sommités politiques, en totale rupture de banc, ces jeunes refusent de se « débrouiller » (sens positif s’il vous plait !) comme l’écrasante majorité des Maliens, ceux-là d’en bas.

En effet, nombre de jeunes chômeurs ignorent (ou font semblant d’ignorer) ce que leurs aînés avaient toujours pris pour sacerdoce : le goût de l’effort, du travail bien fait, de la persévérance, du courage à la tâche… dans un Mali jadis plus hostile. Mais dans cette atmosphère, l’ancienne génération a bossé dur, comme pour suivre la célèbre exhortation d’Alfred de Vigny : « Fais énergiquement ta longue et lourde tâche dans la voie où le sort a voulu t’appeler, puis après, comme moi, souffres et meurs sans parler ». La loi qu’imposait la nature se résumait à « fais ce que tu trouves et ne fais pas ce que tu ne trouves pas ».

Mais aujourd’hui, le phénomène du gain facile, semble alors devenir une gangrène qui a sérieusement atteint la jeunesse bamakoise. Et, le fait est notoire ces derniers temps.

Tous les jours (ouvrables ou non), des groupes de jeunes se retrouvent autour de petits pots fumants de thé, dont les variétés se sont multipliées à l’occasion, à côté, de la musique à « plein volume », la causerie mais alors bien animée, en … toute insouciance de leur avenir.

Ces grins organisent donc la java au quotidien, agrémentée de quelques morceaux de « dibisogo », pour les plus chanceux.

Tous ces groupes de jeunes fêtards vont s’embarquer, très souvent dans la soirée, (puisque c’est « la nuit que tous les chats sont gris ») en direction des boîtes de nuit de la place, pour ainsi parachever l’œuvre de l’immoralité. Le cadre sera alors propice pour noyer bien d’avenirs, (soutenus par les budgets de l’Etat), dans l’alcool, les prostituées… avec de l’argent, le plus souvent volé ou mendié sans vergogne.

Et ces « activités » s’observent au quotidien dans tous les quartiers de notre capitale, avec la complicité coupable de beaucoup de parents qui ont jeté l’éponge.

Ces groupes de jeunes vivent souvent d’argent issu des poches de quelques parents nantis, dont ils disposent à loisir des véhicules pour la bamboula dans les rues de Bamako. Et bonjour les accidents de la route !

Ce mode de vie qui laisse à désirer, fait que, la plupart de nos jeunes ne fournissent d’effort aucun pour se prendre en charge ; ne serait-ce que pour vivoter ou tirer le diable seulement par la queue, comme cela se doit maintenant.

La trentaine dépassée, Seydou, un jeune sortant d’une école supérieure, déclare à qui veut l’entendre : « je trouve à manger, je prends mon thé… Et alors ? Pourquoi ne pas faire ma vie ? » Mais alors, la vérité c’est que chaque jour qui passe rapproche chaque vivant de sa tombe ! Allah Akbar ! Ne dit-on pas que le travail est créateur de vertus ?

Le constat est là et triste : certains jeunes bamakois renoncent à faire des efforts et préfèrent faire des faux (allitération non fortuite de la fausseté) pour se flouer vers d’hypothétiques eldorados de… l’immigration clandestine, faisant à coup sûr de la Méditerranée leur (Soubanhallah !)… cimetière.

Pourtant le gouvernement malien déploie d’importants efforts pour sortir cette jeunesse de cette inadmissible situation.

Hélas ! On a l’impression que nos jeunes diplômés se complaisent dans l’oisiveté devenue presque contagieuse.

Ainsi, si, l’APEJ, l’ANPE, à coût de milliards arrivent à soutenir certains jeunes diplômés sans emploi, à s’insérer sur le marché de l’emploi, malheureusement, nombreux sont les étudiants élèves, apprentis en fin de cycle qui n’arrivent pas à s’adapter aux dures exigences du monde du travail. « Tout n’est pas pain beurré, sur Terre ! »

Il y a en effet, plusieurs cas de jeunes soutenus dans des stages de pré-embauche par l’APEJ mais, ils se distinguent par l’absentéisme, le manque de rigueur ou d’assiduité aux différents postes de travail. L’oisiveté, une habitude, une seconde nature !

Ce qui fait qu’ils n’ont aucune chance d’être retenus dans ces entreprises qui se battent dans un monde d’excellence, où il n’y a plus de place pour les fainéants et les médiocres.

Ainsi, les statistiques révèlent que les jeunes de Bamako (certains) sont trop paresseux par rapport à ceux de l’intérieur du pays. Il est temps de se réveiller et de se poser tous, cette question : où va notre jeunesse ?

M. Camara.
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