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Mahamat Saleh Annadif, chef de la Minusma: l’attaque de Dioura est «un coup dur»
Publié le mardi 19 mars 2019  |  RFI
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© aBamako.com par Momo
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Au Mali, le nouveau bilan officiel après l’attaque terroriste contre le camp de Dioura, dans le centre du pays, fait état de 23 militaires tués. Pour le chef de la force de l’ONU au Mali (Minusma), cette opération porte la marque d’Ansar Dine et de son chef Iyad Ag Ghali. Mahamat Saleh Annadif est, ce 19 mars, l’invité Afrique de RFI.
RFI : Cette attaque très meurtrière du camp militaire de Dioura, est-ce un coup dur pour l’armée malienne et pour toutes les forces qui l’accompagnent ?

Mahamat Saleh Annadif : Oui, c’est un coup dur. Mais au-delà, il faut quand même dire que l’ennemi qui a attaqué a subi quand même beaucoup de coups durs. Et on s’attendait plus ou moins au fait qu’il allait quand même réagir.

Y a-t-il eu un manque de vigilance, un défaut de protection de ce camp militaire ?

Oui, ça, c’est parmi les choses que nous avons toujours déplorées. Il y a un manque de participation et j’ai toujours dit que, quelles que soient les capacités de riposte ou de réaction ou de défense, nous avons besoin de la collaboration des populations. On aurait pu anticiper, une telle opération ne s’est pas préparée en seul jour. Une telle opération n’a pas été déclenchée à partir de Dioura. C’est sûr que les assaillants sont venus d’ailleurs.

Est-ce que le prédicateur peul, Amadou Koufa, que l’on a dit mort pendant quelques semaines et qui apparemment est toujours vivant, peut être impliqué dans cette attaque ?

Jusque-là, rien ne me prouve qu’il est encore vivant. L’expérience nous a prouvé que le terrorisme est comme le cancer : quand il entre dans un corps, il faut beaucoup de temps, il faut beaucoup de patience pour pouvoir l’extirper. Amadou Koufa, sa présence au niveau du centre [du Mali], effectivement a radicalisé beaucoup de jeunes. Pour le moment, je ne sais pas s’il est mort ou pas. Mais dans tous les cas, nous sentons les dégâts de ce qu’il a préparé dans cette région de Mopti.

Peut-il s’agir de représailles après la mort de 14 Peuls dans ce camp militaire de Dioura ? C’était il y a un an [en avril 2018, « 14 suspects terroristes » arrêtés à Dioura et remis à des militaires maliens avaient été tués « suite à une présumée tentative d’évasion », selon l’armée].

Je ne pense pas que ça soit communautaire, c’est plutôt une action terroriste menée par Ansar Dine et le GSIM [Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans] qui en avait déjà revendiquées. Je ne pense pas que ça soit lié à un problème ethnique ou tribal ou communautaire.

Est-ce que vous confirmez parmi les assaillants la présence de Ba Ag Moussa, ce qui voudrait dire que des Touaregs y ont participé ?

Je ne sais pas si Ag est là-dedans, mais en tout cas, c’est Ansar Dine. Et qui dit Ansar Dine dit Iyad.

Donc au-dessus de tout cela, il y a Iyad Ag Ghali…

C’est certain. Et c’est pour cela que je dis que, comme l’un des bras droits d’Iyad a été neutralisé ces derniers temps par Barkhane [opération de l’armée française contre les groupes armés salafistes jihadistes dans le Sahel et Sahara], et comme avant lui, d’autres ont connu le même sort, je suis absolument certain que c’est plutôt une réaction par rapport à toutes ces pertes successives. Ils ont enregistré énormément de pertes ces derniers temps.

Est-ce que cette région de Dioura et de Ténenkou n’est pas une des régions où l’Etat est le moins présent ?

En effet, nous l’avons également dit. Et les terroristes, c’est aussi ça. C’est leur mode opératoire. Ils ne pullulent que là où il y a un manque de l’Etat, là où il y a absence de l’Etat. Malheureusement dans cette région, effectivement l’Etat n’est pas totalement présent. Et ils en ont profité pour essayer de se substituer à l’Etat. Quelquefois, ils se permettent des services sociaux de base ; quelquefois, ils essaient de remplacer l’Etat. Et ils ont malheureusement endoctriné beaucoup de jeunes dans cette manœuvre.
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