L’eau en tant que matière première indispensable est d’une grande importance capitale dans la vie humaine. Dès lors l’eau est devenue une denrée rare dans plusieurs quartiers de Bamako. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer ce fléau. Notre reportage vous en dira plus.
Depuis quelque temps, certains quartiers de Bamako sont confrontés à des pénuries d’eau. À Sabalibougou, le problème fondamental constitue celui de l’eau. Les habitants passent plusieurs heures entre les points d’eau. Pour AMINATA SANGARE, ménagère, les femmes sont les plus affectées par cette situation. Elles ont du mal à assurer leur tâche ménagère. À ses dires, les autorités leur sont venues en aide en implantant une fontaine dans le quartier. Ce qui a rendu diminuer les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées. Une résidante du même quartier, FATOUMATA FOFANA, gérante d’un château d’eau affirme que c’est une seule fontaine qui couvre tout leur secteur à Sabalibougou. Ce qui fait que les femmes n’arrivent pas à s’approvisionner en eau dans ce forage. Cela est dû, selon elle, aux coupures intempestives de l’électricité pendant la période chaude. Fatoumata nous a laissés entendre qu’elle vend les bidons de 20 litres à 10 f et ceux de 25 l à 15 f. Mais la tâche est ardue. À ses dires, depuis 5 heures jusqu’à 00 heure, elle est sur pied rien que pour vendre de l’eau.
De son côté, Ousmane Doumbia, vendeur ambulant d’eau à Niamakoro, nous raconte qu’en cette période de chaleur, les difficultés sont énormes en matière d’approvisionnement en eau. À l’en croire, il apporte de l’eau à ses clients et fait du porte-à-porte afin de proposer ses services dans le but d’avoir d’autres clients : « Je vends un bidon de 25 litres à 100 f », nous indique-t-il avant de s’adresser aux autorités : « Je sollicite les autorités à chercher une solution à cette situation pour que la population puisse avoir de l’eau potable plus facilement». Nous avons également rapproché Samou Diallo, vendeur ambulant à Kalaban-Coro, celui-ci a tenu à nous expliquer comme les précédents toutes les distances qu’il parcourt à la recherche de l’eau potable : « En cette période de chaleur, nous avons beaucoup de difficultés pour avoir de l’eau surtout avec la coupure d’électricité, nous partons loin pour chercher de l’eau et ensuite venir vendre 1 bidon de 20 litres à 50 francs et le chargement de 08 bidons de 20 litres à 400 francs ». Trop de souffrances que de bénéfices, nous a-t-il laissé entendre. De son côté, Bourama Sogoba, vendeur ambulant à Kalaban-Coro, est confronté à des difficultés de compréhension avec ses clients. « La difficulté que nous avons avec les clients est que parfois on part leur donner de l’eau, mais ils ne peuvent pas payer directement faute de moyens. Alors, on ne peut pas les obliger à payer non plus puisque ce sont nos clients ».
À Niamakoro, c’est le même constat chez la population. KADIDIA BORE est ménagère dans ce quartier, elle nous témoigne toutes les difficultés auxquelles les femmes traversent : « On se fatigue trop à la recherche de l’eau. On n’en peut plus. Il faut se lever depuis le matin de bonheur afin d’espérer avoir de l’eau ». Toutes ces populations sollicitent les autorités communales ainsi que le gouvernement à prendre des mesures d’urgence pour bannir à cette pénurie d’eau en implantant davantage de forages.
Ce problème d’eau est devenu un calvaire à Bamako. Ce n’est seulement les femmes qui en sont conscientes. Siriman Sissoko, enseignant au niveau secondaire dans le secteur privé , nous en parle : « Si nous remarquons bien, derrière le fleuve, plus précisément à Niamakoro ici, les robinets peuvent faire parfois une longue semaine sans pouvoir nous donner d’eau et pour avoir accès à l’eau du robinet il faut attendre 04 h ou 5 h du matin ou il faut te rendre dans un autre quartier tel que kalaban-Coura. Les puits que les femmes utilisaient aussi pour leurs lessives et autres tâches ménagères sont maintenant secs. On ne sait plus quoi faire. » Les autorités sont toujours interpellées : « Si les autorités peuvent faire en sorte que les gens qui gaspillent de l’eau, qui laissent couler les robinets inutilement diminuent cela pour que nous autres qui ont du mal à avoir de l’eau puissent en avoir, la situation pourrait s’arranger », recommande M. il.
Contrairement aux autres, Mme Bocoum Awa Diaw, propriétaire du forage sis à Kalaban-Coro, n’a pas beaucoup de difficultés en matière d’approvisionnement en eau potable. Cela relève du fait que la famille a implanté un forage pour s’éviter toutes ces difficultés auxquelles nous venons d’exposer. « C’est nous-mêmes qui avons implanté notre forage. Pour vendre de l’eau, on n’a pas assez de problèmes. L’eau de ce forage [Elle pointe du doigt le forage] est propre et a un bon goût. D’autres disent que l’eau du robinet n’est pas potable ou que c’est l’eau du fleuve, ces gens viennent en masse acheter de l’eau ici surtout le soir de 16 h jusqu’à 19 H. » Elle se précipite pour préciser : « On paie les impôts à 18 000 FCFA chaque année ».
Comme cause de ces pénuries récurrentes d’eau dans nos quartiers, on ne peut pas nier la question de l’instabilité climatique.
Mariam B. Doumbia et Élisabeth Paré, stagiaires