Face à la dépravation du système éducatif au Mali, l’Association des adolescentes du Lycée des jeunes filles de 1990 n’est pas restée en marge. Après un diagnostic de la situation à travers des causeries débats, elle a dégagé des recommandations pour une sortie de crise définitive de l’école au Mali. Ce samedi 16 mars 2019, une copie du document a été remise au ministère de l’Education à la Maison des aînés de Bamako.
Enseignants, parents, autorités scolaires, Etat, tous sont tenus responsables de la mauvaise situation que vit l’école malienne par les adolescentes de 1960. Elles attribuent les multiples maux de l’école malienne aux acteurs de l’éducation, notamment l’Etat, les enseignants, les parents et les élèves eux-mêmes.
Elles reprochent aussi à l’Etat l’exécution d’un programme non adapté, le non contrôle des écoles privées, la faible attention accordée aux écoles publiques. Elles estiment que les parents ont failli à leur rôle de suivi des élèves. Les adolescentes déplorent par ailleurs le manque d’enseignants de qualifié, la démission de certains enseignants, le manque de vocation et des grèves incessantes.
Sans faire de cadeau aux élèves, elles dénoncent le manque de respect de ces derniers à l’égard des enseignants. S’y ajoutent leurs grèves et la manipulation des téléphones en classes, accordant peu d’importance au cours.
Pour que l’école malienne redore son blason, Diakité Oumou Faye, présidente des ADOS et ses camarades, après une série de débats et causeries sur les maux qui minent l’éducation, recommandent à l’Etat d’instaurer la rigueur et la discipline dans nos écoles. Mieux, de renforcer la formation des formateurs et d’améliorer les conditions de vie des enseignants en leur octroyant des salaires plus conséquents. Elles demandent aux parents de s’impliquer davantage dans le suivi scolaire des enfants.
Adama Samassékou, parrain de l’association, d’ajouter que le plus gros problème de l’éducation malienne est la crise de confiance entre les acteurs. Pour lui, il faut restaurer la confiance entre les acteurs avant toute prétention de sortie de crise. Pour ce faire, M. Samassékou recommande la vérité. «Nous devons parler vrai et agir en vérité aujourd’hui, quelle que soit la difficulté et l’interlocuteur en face. Tant que nous ne faisons pas ça, on ne sortira pas de cette crise», a-t-il déclaré.