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Transport aérien : Zoumana Mory abandonne les aéroports régionaux
Publié le mercredi 20 mars 2019  |  La Sirène
Atelier
© aBamako.com par Androuicha
Atelier pour l`opérationnalisation du GUECET
Bamako, le 20 décembre 2018 à l`hôtel Maeva Palace. Le ministère du développement industriel et de la promotion des investissements a organisé à travers la Cellule Technique des Réformes du Climat des Affaires (CTRCA), un atelier pour l`opérationnalisation du Guichet Unique du Commerce Extérieur et des Transports (GUECET).
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L’avion est si cher au Mali que les compagnies privées ont décidé de ne plus mettre le cap sur les aéroports régionaux et les aérodromes ruraux. Les vols interrégionaux peuvent attendre, malgré un potentiel que le ministre en charge des transports semblent négliger. A l’heure des « EasyJet » et autres compagnies « low cost » ayant démocratisé l’avion ailleurs, l’abandon des aéroports régionaux du Mali par les avions commerciaux est inacceptable.

Pour être dans un avion allant à Kidal, Gao ou Tombouctou, il faut faire des pieds et des mains. D’abord, on doit se faire accepter par la MINUSMA dont les avions sont les seuls sur les pistes. Et c’est seulement une poignée de privilégiés qui peuvent avoir accès à cette opportunité de parcourir 1400 ou 800 km à bord d’un avion et échapper aux tracas et pièges de l’insécurité sur la route.

Lorsque ces localités étaient desservies par des compagnies aériennes privées avant la crise de 2012, certains ressortissants avaient la possibilité de se rendre dans leurs villes natales en payant une fortune. Entre Tombouctou et Bamako, on pouvait payer 100 000 FCA pour un vol en aller simple, ce qui n’était pas à la portée de tout le monde. Et l’avion ne faisait la navette qu’une fois par semaine, selon certains clients.

On peut se poser la question de savoir pourquoi il fallait payer une telle somme pour voyager en avion à l’intérieur du Mali, alors que dans plusieurs autres pays l’avion était devenu moins cher que le train. A la même époque, la compagnie britannique EasyJet offre l’équivalent de la distance entre Bamako et Tombouctou à 35 000F (53 Euro) entre Milan et Paris, une distance de 851km.

Aujourd’hui, la situation de l’aviation est pire au Mali. On ne voit même plus les avions commerciaux, et lors qu’il en existe, les populations ne sont pas au courant. C’est le ministère des Transports qui ne joue pas bien son rôle de conseils et d’orientation des investisseurs qui souhaitent exploiter le marché domestique malien.

Zoumana Mory Coulibaly qui est censé impulser une dynamique nouvelle à l’aviation civile malienne est en panne d’idée. Les aéroports internationaux situés dans les régions ne contribuent pas à la mobilité des Maliens entre les différentes localités du pays parce que le ministre n’en fait pas une priorité des transports. Le ministère n’a aucune vision tendant à encourager les compagnies privées à fréquenter les villes lointaines de la capitale. Hors, cela est bien possible en proposant des tarifs incitatifs sur le modèle des avions à bas coût qui ont démystifié l’avion aux Etats Unis depuis 1978.

En attendant la réfection de la route reliant Bamako à Gao, il y a dans le développement des avions à bas coût de quoi soulager la peine d’une bonne partie de Maliens. Nombreux sont ceux qui sont obligés de transiter par le Niger pour rejoindre la capitale de leur pays. Il n’est pas demandé un miracle à Zoumana Mory, mais de démarcher les compagnies étrangères et les investisseurs locaux dont l’expérience est avérée en la matière.

Dougoufana Kéita

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