Le Pr Tiémoko Sangaré ne laissera pas une empreinte indélébile de son passage au ministère de la Défense. Pas forcément pour incompétence ! Il est à la tête d’un département dont le “premier des ministres” est IBK lui-même, jamais en retard d’un exercice d’autoglorification, avec l’armée pour prétexte, malgré l’évidence de tout ce qui se voit et s’entend au sujet de la Grande Muette.
Le premier ministre SBM est le deuxième ministre des Forces armées. Depuis la formation du gouvernement, on l’a plus entendu que Tiémoko Sangaré nous expliquer la montée en puissance de l’armée dont la mort annoncée de Amadou Kouffa avait été présentée comme le symbole. Cette information est aujourd’hui largement tempérée à défaut d’être démentie, enlevant au passage un peu de crédit à l’ancien chef des services de renseignements pas si renseigné que ça sur ce qui se passe au Nord sur le théâtre des opérations. Il en faut sans doute un peu plus pour que le chef du gouvernement mette un bémol à sa légende auto-entretenue de stratège qui du haut de sa science n’avait pas hésité à faire la leçon à Tiéman Hubert après l’attaque de Nampala, en lui enseignant ce qui aurait dû être la tactique des FAMAs. Les cordonniers sont toujours, eux-mêmes, mal chaussés, car la situation est bien pire aujourd’hui.
Le Pr Tiémoko Sangaré est aussi obligé de passer sous les fourches caudines d’un troisième ministre de la Défense qui, en l’occurrence, porte le titre de Président de la commission défense à l’assemblée nationale, Karim Keita qui a un avis à donner sur tout, surtout lorsqu’il s’agit d’acquisition d’équipements militaires.
Dans cette préséance, Tiémoko Sangaré est le quatrième en titre des ministres de la Défense. Cette position peu enviable le met à l’abri de tout jugement pertinent de performance parce, comme disent les bamanan, il est face à un fétiche dont il ignore la formule idoine d’incantation et de libation.
Donc, les Maliens ne tiennent point rigueur à Tiémoko de quoi que ce soit, mais de grâce qu’il arrête de blâmer la colère, l’indignation et l’infinie tristesse de nos compatriotes en les ramenant à cette scandaleuse qualification de “chants des sirènes”. Devant un régime incompétent de bas en haut et de haut en bas, il ne reste aux Maliens qu’à crier leur stupéfaction mêlée de désespoir. Si le professeur n’a pas de solution à notre descente aux enfers, qu’il ait l’élégance de tenir des propos de réconfort quand le pays est meurtri dans sa chair comme ce fut le cas à Dioura dimanche dernier.
Mais ce régime de pyromanes masque son incurie en passant son temps à diviser les Maliens en “patriotes” et en “sirènes “. Le comble de l’ignominie n’est-il pas que des jours après la débâcle de Dioura, le supposé ministre de la Défense ne soit pas encore en mesure de nous communiquer un bilan sincère. Quand on aime le Mali, la première chose qu’on lui doit est la vérité. Comme vous en êtes incapable, nous avons envie de vous répéter la célèbre formule de Georges Marchais à Jean-Pierre Elkabach: “taisez-vous, professeur!”.