Le mercredi 06 mars 2019, les Maliens ont été à nouveau meurtris d’entendre la nomination de Boubacar Kéita à la tête de l’Energie Du Mali (EDM SA). Son avènement marquerait le début d’une ère sombre au Mali. En témoignent, les pannes intolérables des groupes causant des délestages intempestifs surtout en cette période de canicule et à quelques encablures du Ramadan, mois sacré.
Il ne manquait que cet homme, comme élément catalyseur, pouvant donner un coup d’accélérateur à un processus enclenché depuis afin de passer totalement cette société à des opérateurs privés sans scrupule.
Le Mali souffre-t-il parce qu’il ne dispose pas suffisamment de diplômés aux parcours studieux fascinants? Il en a, en nombre incommensurable dont 98% d’entre eux ont œuvré à satisfaire leur égocentrisme. En conséquence, l’individualisme a pris le dessus sur le communautarisme. Le tissu social s’est effiloché rendant chacun vulnérable. Riches et pauvres lamentent face aux soucis qui les tracassent.
En vue d’inverser cette mauvaise tendance qui compromet notre existence, aujourd’hui, on veut que soient mis à l’épreuve des gens qui ont été nourris à base de la pure sève patriotique. Le préalable serait de sortir notre pays de son enlisement quotidien. Dans ce contexte très particulier, supplanter Amadou Diarra par Boubacar Kéita, un docile sbire au service des puissances cachées, s’assimile à une volonté de conduire tout droit l’Energie Du Mali à la catastrophe. Si c’est ailleurs, ce scénario même sous l’aspect d’une simple éventualité ne peut être perçu qu’une plaisanterie destinée à trouver un sujet de conversation. Par contre, il est bien envisageable dans un pays comme le nôtre où tout peut s’expliquer par la fatalité.
Sinon, la seule évidence qui mérite d’être soulignée, ici sans fioriture aucune, c’est que l’Etre Suprême a offert à Boubacar trois atouts qui restent inexploités. Premièrement : son quotient intellectuel porterait la mention ‘’très bien’’.Cela s’arrête là ! Deuxièmement : la suavité de ses cordes vocales est le reflet de son éloquence incontestée. Quand il fait retentir sa voix, on a l’impression d’entendre le saint prêcher la parole de Dieu. Troisièmement : son architecture physique confirme son élégance. Sa morphologie est à proposer dans la catégorie anthropométrie au jury qui désigne les recordmans de Guinness. Ses trois qualités lui servent-elles et en quoi ?
Pour preuve, il n’a même pu perpétuer l’imprimerie Alou Kéita, une entreprise familiale héritée après le décès du vieux Kéita (Paix à son âme et à celles de tous les défunts musulmans). Le Mali est-il réellement un drôle de pays ? Les seigneurs des malversations sont nommés à des postes de haute responsabilité nationale. L’avènement de Boubacar est perçu à l’EDM comme le début d’une ère sombre au Mali. Le bourreau donnera-t-il le coup de grâce à un condamné à la peine capitale ?En tout cas, il est nommé au mauvais moment et au mauvais endroit.
Tout d’abord, le géant de l’électricité au Mali dont il dirige désormais doit 20 milliards de nos francs à trois sociétés (AGGREKO-SES - AKSA) qui avaient menacé de mettre à l’arrêt leurs groupes. Amadou Diarra, le directeur démissionnaire avait pris un certain nombre de mesures en vue d’éponger une bonne partie des dettes de l’EDM. Ses austérités frappant de plein fouet les mordus de la gabegie (soit 95% de l’effectif) furent jugées impopulaires. N’en pouvant plus face aux intrigues qui se préparaient au fond des bureaux luxuriants, le lundi 4 mars 2019, Amadou a décidé de lever l’ancre.
Boubacar mis aux commandes des gouvernails, le mercredi 6 mars, s’est empressé de colmater une brèche de son embarcation en payant 3 sur 20 milliards de CFA. Une couche d’enduit loin d’éviter le tangage, pour ne pas dire que cette somme est une goutte d’eau dans un océan de désolations.
En effet, le diagnostic vu et revu par les experts précise que l’EDM doit urgemment subir des transplantations d’organes et non un traitement palliatif au fur et à mesure de l’apparition des symptômes qui sont révélateurs de son extrême exténuation. Les résultats d’examens médicaux de son parc donnent du frisson à tout bon citoyen.
Au niveau de la centrale financée par la Banque islamique de développement (BID) un groupe de 11 mégawatts serait à l’arrêt pour manque de pièces de rechange. À Darsalam, deux auraient cessé de marcher l’un pour des raisons inconnues et l’autre pour cause de carter fissuré qu’on ne parvient pas à réparer malgré leur importance dans le dispositif de production énergétique. La sud-africaine(Albatros) lancée à grands renforts médiatiques comme étant un exploit du siècle au Mali était, semble-t-il, au coma depuis décembre 2018.Réanimée, elle a enfin repris connaissance tout juste le 16 mars 2019. Mais pour quel temps ?
Selon une source digne de foi, cette société est aussi loufoque que les clauses de son contrat qui la lie à l’EDM. En fait, que ses six groupes (PISO 90 MW et PEXP 84 MW) marchent ou pas, chaque mois l’EDM lui verserait un milliard 200 millions de CFA. En outre, elle lui offrirait la dotation en carburant et huile. Tous ces sous atterrissent dans les mains de qui ?
Pendant ce temps, les fournisseurs d’hydrocarbures aussi dont les factures sont nombreuses à souffrir dans les tiroirs veulent monter au créneau pour faire passer leurs messages. Dans ce lot de bric et de broc, un homme travaillant dans le domaine du renseignement se fait singulariser pour le meilleur et le pire. Aussi irascible que cela puisse paraitre, il se comporte en caméléon en fonction de ses intérêts personnels qui ne sont jamais satisfaits à cause de son insatiabilité.
Tout gai en dépit du caractère critique de la situation qui prévaut actuellement dans et autour de l’EDM, le Dg plénipotentiaire aurait organisé (à ses propres frais) une soirée Balani show, le vendredi 15 mars 2019.Que ce soit le 8 mars ou non, organiser de temps à autre une manifestation n’est pas mauvais en soi. Mais à condition que le contexte le permette bien. Boubacar Kéita voulait-il requérir l’allégeance du personnel féminin qui, en échange, va lui servir de bouclier ?les supputations vont bon train.
Au total, le géant a besoin de combien de mégawatts ? Sa capacité d’offre en période de pic se chiffre à combien ? Enfin, quel sacrifice les pays membres de l’OMVS (Sénégal - Mauritanie) consentent en cédant une partie de leurs parts afin de sauver des meubles au Mali ?
Affaire à suivre
BOURMA TRAORE