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Sans Tabou: atermoiements de la CMA : ça suffit
Publié le vendredi 22 mars 2019  |  Info Matin
Mahamadou
© RFI par DR
Mahamadou Djeri Maiga, vice-président du MNLA et sa délégation sont à Alger pour discuter des accords de paix, le 16 juillet 2014.
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Adepte du battage médiatique et d’actions spectaculaires, entièrement préoccupée par la communication autour de son business, la Coordination des mouvements armés (CMA) devrait une nouvelle fois miser sur ses traditionnels soutiens connus pour suspendre avec fracas sa participation au Cadre de concertation avec le ministre de la Cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale et aussi du Cadre de Concertation national. Par cette décision cavalière, la CMA confirme tout le mal qu’on pense d’elle. Nageuse émérite en eau trouble digne d’une médaille olympique, la perturbatrice irréductible et impénitente se rend coupable de l’excès de trop.

Excès de trop, parce que la création de Bataillons d’Unités Spéciales ne figure nulle part dans l’Accord pour la paix et n’est apparue que dans sa mise en œuvre, sur la base d’un consensus entre les Parties. C’est donc un arrangement qui ne devrait pas plus offusquer que l’Arrêté N° 0532/MDAC du 8 mars 2019, dont les contours de surcroît ont été esquissés dans le relevé des conclusions au cours de l’atelier de Haut niveau tenu en décembre 2018.

La CMA a également l’outrecuidance de s’insurger contre le Décret n° 2019-200/PRM du 8 mars 2019 ‘’instituant une opération dénommée DAMBE engageant le redéploiement des forces armées non encore reconstituées contrairement à la lettre et à l’esprit de l’Accord issu du processus d’Alger et du Cessez-le-feu du 23 Mai 2014 sous l’égide de l’Union Africaine’’. Il s’agit d’un autre excès, parce qu’il n’est stipulé nulle part dans l’Accord que l’Etat malien devait laisser les citoyens et leurs biens à leur triste sort face aux djihadistes. C’est un pouvoir régalien de l’Etat de protéger les populations.

Après tout, si l’Armée n’est pas encore reconstituée, n’est-ce pas en grande partie la faute à la CMA qui traîne les pieds à toutes les étapes du processus ? Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.

Le plan de sabotage du processus en cours est si manifeste que la CMA ne s’encombre même pas de prendre pour prétexte une Opération ‘’DAMBE’’ lancée avant même la nomination de l’actuel Premier ministre ; donc il y a plus d’un an.

En quoi cela devrait-il constituer une violation de l’Accord maintenant pour justifier le boycott de deux Cadres de concertation ?

Excès, parce qu’il y a meilleur moyen pour la Coordination des mouvements armés d’exprimer sa désapprobation de la prise de dispositions en dehors du cadre consensuel institué.

La question aurait pu être débattue au sein du Comité de suivi de l’Accord, au lieu d’un départ sans préavis.

Mais, il ne faut pas être dupe. Ce qui fait l’affaire de la CMA qui ne s’épanouit que dans les situations de non loi, c’est la marche du scarabée. Ses objurgations ne visent qu’une procrastination. Ainsi, à peine le DDR/intégration accéléré est sur les rails que cette CMA se trouve un dilatoire pour prendre en otage le processus et, suprême injure à l’intelligence, en prétextant une Armée non reconstituée. Ça suffit !

PAR BERTIN DAKOUO
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