Nouakchott, - La principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda a revendiqué l'attaque du 17 mars contre un camp militaire malien à Dioura (centre), qui a fait près de 30 morts, dans un communiqué diffusé vendredi par l'agence mauritanienne Al-Akhbar et le centre américain
SITE.
Dans ce communiqué, "le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans", dirigé par le chef radical touareg malien Iyad Ag Ghaly, présente l'opération comme des représailles "aux crimes odieux commis par les forces du gouvernement de Bamako et les milices qui le soutiennent contre nos frères peuls".
Elle a été conduite par des combattants du "Macina", en référence au nom du groupe du prédicateur radical peul Amadou Koufa actif dans cette zone, affirme le groupe, faisant état de "trois tombés en martyrs" et d'une trentaine de militaires maliens tués.
Il affirme par ailleurs que l'attaque a été menée sous le commandement de Koufa, réapparu récemment sur une vidéo après avoir été donné pour mort en novembre lors d'une opération militaire française, et qui a été vu pour la dernière fois sur le lieu de combats en 2012.
Le groupe dément par la même occasion qu'elle ait été dirigée par Ba Ag
Moussa, dit "Bamoussa", un ancien officier déserteur de l'armée malienne, qui
lui en a attribué la paternité.
L'attaque a fait 26 morts dans les rangs de l'armée malienne, selon un
dernier bilan de source militaire.
Le gouvernement a décrété jeudi soir "un deuil national de trois jours" à
partir de vendredi pour les "soldats lâchement assassinés à Dioura par des
terroristes", assurant que "les coupables de ces crimes ignominieux ne
resteront pas impunis".
Quelques heures auparavant, le président Ibrahim Boubacar Keïta prévenait
les chefs militaires qu'"aucune négligence ne saurait plus être tolérée. En
tout cas, je ne la tolérerai pas, pour la vie de nos enfants".
Mais ces déclarations n'ont pas calmé l'ire des familles de militaires, qui
ont exprimé leur ressentiment envers le commandement, en éconduisant jeudi à
Nioro (ouest) le chef d'état-major de l'Armée de terre venu présenter ses
condoléances et en manifestant vendredi à Ségou et Sévaré (centre).
Depuis l'apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe
jihadiste d'Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls,
traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette
communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement
l'agriculture, qui ont créé leurs propres "groupes d'autodéfense".
Ces violences ont fait plus de 500 morts parmi les civils en 2018, selon
l'ONU.
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