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Plus de 100 tués dans l’attaque d’un village peul du centre du Mali (nouveau bilan autorités locales et association)
Publié le samedi 23 mars 2019  |  AFP
Libération
© aBamako.com par A S
Libération des localités de Douentza et Gossi.
Les localités de Douentza et Gossi ont été libérées les 14 et 15 janvier 2013 par les forces armées française et malienne.
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Bamako, 23 mars 2019 (AFP) - L’attaque samedi d’un village peul du centre du Mali par des membres présumés de groupes de chasseurs traditionnels dogons a dépassé les 100 morts, selon un nouveau bilan donné par les autorités locales, confirmé par une source de sécurité et une association.
Un précédent bilan de cette attaque dans le village d’Ogossagou-Peul, dans la zone de Bankass, près de la frontière avec le Burkina Faso, faisait état d’au moins une cinquantaine de morts.
"Le nouveau bilan est de 115 morts", a affirmé à l’AFP Cheick Harouna Sankaré, le maire de la localité proche de Ouenkoro, expliquant que les corps de personnes portées disparues avaient été retrouvés.
Une mission composée d’un détachement de l’armée malienne et des autorités locales est arrivée sur les lieux dans l’après-midi, selon une source de sécurité qui a fourni un bilan d’"au moins 105 morts civils".
L’association de défense des droits des populations pastorales Kisal, qui avait auparavant signalé des "exactions perpétrées contre la communauté peule par des hommes armés habillés en chasseurs dans le cercle de Bankass", a annonce un bilan d’"au moins 115 Peuls tués à Ogossagou/Bankass".
"Ce sont les chasseurs traditionnels qui sont accusés par les rescapés", a souligné le préfet de Bankass, Boubacar Kané.
"Le bilan provisoire est de 115 morts, dont les éléments peuls du DDR cantonnés dans le village de Ogossagou", a affirmé M. Kané à l’AFP. Il faisait référence à l’extension au centre du pays depuis le début de l’année du processus de "désarmement, démobilisation et réinsertion" (DDR) prévu par l’accord de paix de 2015 les combattants des groupes armés.
Selon des témoins, les cases du village ont été incendiées.
Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs propres "groupes d’autodéfense".
Ces violences ont coûté la vie à plus de 500 civils en 2018, selon l’ONU.
Les Peuls dénoncent des exactions de la part de groupes de chasseurs, tolérées voire encouragées selon eux au nom de la lutte contre les jihadistes, par les autorités ou l’armée, ce que dément le gouvernement.
Cette attaque se produit six jours après un attentat jihadiste à Dioura, dans la même région mais beaucoup plus au nord, contre un camp de l’armée malienne, qui a perdu 26 hommes, selon un dernier bilan de source militaire.
Dans un communiqué de revendication vendredi, la principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda, dirigée par le chef radical touareg malien Iyad Ag Ghaly, justifie l’opération de Dioura par les "crimes odieux commis par les forces du gouvernement de Bamako et les milices qui le soutiennent contre nos frères peuls".

sd-kt/mrb/sst/thm
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