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Mali: plus d’une centaine de civils tués pendant une visite du Conseil de sécurité au Sahel
Publié le samedi 23 mars 2019  |  AFP
Attaque
© AFP par HABIBOU KOUYATE et SEBASTIEN RIEUSSEC
Attaque de l`Hôtel Radisson de Bamako
Des terroristes ont attaqué l`hôtel Radisson le 20 Novembre 2013
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L’association de défense des droits des populations pastorales Kisal, qui avait signalé des "exactions perpétrées contre la communauté peule par des hommes armés habillés en chasseurs dans le cercle de Bankass", a annoncé un bilan d’"au moins 115 Peuls tués à Ogossagou/Bankass". Parmi eux, "le chef du village et sa famille, le marabout Bara Sékou Issa et toute sa famille", selon l’association.
Selon des témoins, les cases du village ont été incendiées.
L’ambassadeur français aux Nations unies, François Delattre, a parlé d’une "attaque terrible" que "nous condamnons fermement", lors d’une conférence de presse samedi à Bamako.
La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) "condamne fermement de telles attaques contre des civils" et "appelle les autorités maliennes pour diligenter une enquête afin que les auteurs de ces atrocités répondent de leurs actes", dans un communiqué publié samedi.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion) a également "condamné avec la dernière énergie ce crime imprescriptible" et appelé "à la cessation immédiate de ces massacres qui s"apparentent à un véritable pogrom orchestré", dans un communiqué disctinct.
L’attaque se produit six jours après un attentat jihadiste à Dioura, dans la même région mais beaucoup plus au nord, contre un camp de l’armée malienne, qui a perdu 26 hommes, selon un dernier bilan de source militaire.
Dans un communiqué de revendication vendredi, la principale alliance jihadiste du Sahel liée à Al-Qaïda justifie l’opération de Dioura par les "crimes odieux commis par les forces du gouvernement de Bamako et les milices qui le soutiennent contre nos frères peuls".
Après avoir été reçus vendredi par le président Ibrahim Boubacar Keïta, les ambassadeurs des 15 pays siégeant au Conseil de sécurité ont rencontré samedi les signataires de l’accord de paix de 2015 puis le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, avec lequel ils ont notamment évoqué la situation dans le centre du pays, selon l’ONU.

- "Violences communautaires exacerbées" -

Dans un rapport publié le 5 mars, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres affirme que "les six derniers mois ont enregistré davantage d’avancées que le reste de la période écoulée depuis la signature de l’Accord en 2015", grâce selon lui à "la pression internationale, notamment la perspective de sanctions".
Mais "la menace, qui continue de se propager du nord vers le centre du Mali, détourne l’attention de l’Accord et en complique la mise en oeuvre", souligne-t-il.
Le très lourd bilan de l’attaque de Dioura a provoqué l’ire des familles de militaires maliens, bien que le gouvernement ait décrété un deuil national de trois jours à partir de vendredi et que le président Keïta ait prévenu les chefs de l’armée qu’"aucune négligence ne saurait plus être tolérée".
Des centaines d’épouses et d’enfants de soldats ont ainsi éconduit jeudi à Nioro (ouest) le chef d’état-major de l’armée de terre venu présenter ses condoléances et manifesté vendredi à Ségou et Sévaré (centre) pour dénoncer la mort de militaires et réclamer davantage de moyens pour l’armée.


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