L’ignoble attaque sur deux mosquées de la ville néo-zélandaise de Christchurch, fut un brutal électrochoc mondial. Alors que beaucoup pensaient, assez naïvement, que ce genre de crime est la marque de fabrique des seuls terroristes islamistes armés, l’ignoble forfait de Brenton Tarrant, montre que le terrorisme est un mot-étiquette renfermant tout acte violent avec le dessein noir de tuer le plus grand nombre de gens pour satisfaire une idéologie politico-religieuse quelconque.
Terrorisme !
Voilà un mot qui semble avoir pris un sens autre que sa définition originelle, après les attentats du 11 septembre 2001 à New York sur les deux tours jumelles et le Pentagone. Depuis cette date à nos jours, les médias et aussi les chancelleries des principales puissances occidentales ont galvaudé le mot terrorisme, le limitant uniquement à un acte criminel commis par un individu ayant une idéologie de l’extrémisme violent armé ayant comme base une lecture totalement erronée de l’Islam. Telle est l’impression ressentie par la masse mondiale. Ainsi, dès que l’on annonce une piste terroriste, l’on pense à un de ces fous d’Allah qui s’est radicalisé, et qui vient de perpétrer une attaque contre des mécréants au nom du Jihad.
Aucun esprit lucide et objectif ne saurai nier le fait, par exemple, qu’un Ben Laden et qu’un Mokhtar BelMokhtar soient des terroristes dont les envies de mort ont fait des milliers de victimes à travers le monde. Mais le fait de limiter, le mot terrorisme aux seuls crimes commis par ceux qui se revendiquent de l’extrémisme islamiste violent, est une erreur qui peut avoir des conséquences dangereuses.
Ainsi, comme l’a qualifié la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, Brenton Tarrant, l’australien qui a filmé son ignoble attaque et qui l’a diffusé en direct sur le net, est bel et bien un terroriste. Comment peut-il être autre qu’un terroriste, lui qui se revendique du White Power (suprématiste blanc) et qui dénonce l’envahissement du monde occidental par l’Islam ? Clairement, lui aussi, il est imprégné d’une idéologie du refus de l’autre, de la haine et du règlement de l’anomalie par l’élimination. Rappelons que cet attentat est l’attaque la plus meurtrière jamais commise contre des populations musulmanes en Occident (plus de 50 morts) et que Tarrant, selon son profilage psychologique, est tout à fait sain d’esprit et conscient de ses faits et gestes.
Les médias sont, de ce fait, appelé à faire preuve de plus de clairvoyance dans leur analyses et d’utiliser le mot terrorisme quand il le faut et d’en faire économie quand il ne le faut pas. Une autre erreur commise par la plupart des chaines d’informations occidentales est d’omettre la qualification terroriste lorsqu’elle mentionne, dans ses différentes émissions, le groupe Etat Islamique. L’appellation la plus juste est le groupe terroriste Etat Islamique.
Jihad
Voilà un autre mot assez mal utilisé de nos jours, par les médias, mais aussi et surtout par beaucoup de musulmans qui en ignorent son sens véritable. Actualité oblige, le Jihad serait synonyme de terrorisme ! Quel blasphème! Les médias d’information, censés avoir la profondeur d’analyse et le recul nécessaire pour faire voir l’actualité sous un angle autre, celui de la vérité souvent ignorée, entretiennent maladroitement la « terrorisation » de l’Islam en Occident. Ainsi, par exemple, est qualifié de Jihad celui qui quitte son confort du quotidien pour aller combattre les infidèles en Syrie ou en Iraq, ou même celui qui commet un acte terroriste à l’image de celui commis par Mohamed Merah. Alors que la définition du Jihad est tout autre.
Les recherches poussées prouvent à suffisance que l’utilisation du mot « Jihad » ou de tout autre mot émanant de celui-ci ne correspond en rien aux crimes que perpètre la vermine des terroristes religieux. Dans son acception la plus originale, il signifie tout simplement en Islam, combattre ses envies personnelles et ses perversions les plus obscures. Le Jihad en Islam est un combat de purification de l’âme et du cœur à l’échelle de tout croyant. Son but ultime est d’œuvrer à se rapprocher du créateur Tout Puissant dans la non-violence sans agressivité aucune envers ceux d’une autre confession. Il s’agit là d’une définition, la vraie, en totale contradiction de son sens véhiculé sur les écrans de télé.