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La région de Mopti s’embrase : Chronique d’une descente aux enfers !
Publié le lundi 25 mars 2019  |  L’aube
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© AFP par ANNIE ROSEMBERG
Le 15 mars 2018, déjà, des Peuls manifestaients pour dénoncer les exactions dont ils sont victimes dans le centre du Mali.
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La mort frappe quotidiennement dans la région de Mopti et sur toute l’étendue du territoire national, du Nord au Sud. D’innocentes victimes tombent à tout bout de champ au détour d’actes meurtriers qui n’en finissent pas d’endeuiller nos familles : attentats terroristes et djihadistes de grande envergure, kamikazes à l’engin piégé, explosion de mines, mine antipersonnel, attaques de camps militaires, tirs de roquettes, embuscades, braquages de véhicules, meurtres et assassinats ciblés, fusillades, cambriolages, viols, vols, lynchages et immolations, infanticides, enlèvements et kidnappings etc.

De janvier 2019 à maintenant, ce sont des centaines de soldats et civils maliens et de casques bleus de la Minusma (personnel civil et miltaire) qui ont perdu la vie à cause de la situation sécuritaire de plus en plus préoccupante en dépit de la signature de l’Accord de paix en mai 2015.

Une seule preuve : Plus d’une vingtaine de soldats ont été tué à Dioura (région de Mopti) le 17 mars dernier. Plus alarmant : le samedi dernier, une attaque a fait plus d’une centaine de victimes à Ogossagou-peulh (cercle de Bankass).

A nos lecteurs, nous proposons ici la liste (exhausive) des victimes (civiles et militaires) du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta du fait de la situation sécuritaire : morts, blessés, choc moral, atteintes physiques, matériels emportés et/ou brûlés…



Les populations du Centre (Mopti et une partie de Ségou) se meurent, particulièrement dû à plusieurs conflits communautaires et autres crimes. En longueur de journée, celles-ci font, en effet, l’objet d’exactions de toutes sortes : meurtres, assassinats, coups et blessures, enlèvements de bétails, vols d’engins et d’objets de valeurs de la part des groupuscules armés et autres bandits de grands chemins. L’arme malienne et les forces étrangères ne sont pas épargnées.

Mardi 1er janvier 2019, un village peulh Kolongoa été attaqué, dans le Centre (région de Mopti), par des chasseurs traditionnels. Cette attaque meurtrière a fait 36 morts, dont des femmes et des enfants, une soixantaine de greniers et de cases volontairement incendiés une quarantaine de blessés.

Des affrontements ont eu lieu, le mardi 15 janvier 2019, entre les FAMAs et les présumés djihadistes non loin de la ville Diafarabé, cercle de Teninkou. Le bilan a fait état de 2 militaires blessés.

18 janvier 2019 : Des individus armés ont attaqué la localité de Djéri, commune de Pignari, cercle de Badiangara (région de Mopti), avant d’incendier des cases et greniers. Bilan, 2 morts et plusieurs blessés (civils). Le 19 janvier 2019, des individus armés ont attaqué la localité de Niondo, commune de Segué, cercle de Bankass (région de Mopti) avant d’incendier des cases et greniers, faisant 1 mort et plusieurs blessés (civils).

Le lundi 21 janvier matin, des éléments des forces armées et de sécurité, ont été la cible d’une attaque, à Toye dans l’inter fleuve du cercle de Macina. Le bilan : un militaire tué. Avant de se retirer les assaillants ont aussi emporté un véhicule de l’armée.



Deux casques bleus de l’ONU ont péri et plusieurs ont été blessés, le vendredi 25 janvier 2019, dans l’explosion d’une mine au passage de leur convoi dans le Centre du pays, a annoncé la Minusma : « Un véhicule d’un convoi logistique de la Minusma a heurté une mine aux environs de Douentza, région de Mopti ». Le 25 janvier 2018, un véhicule de forains prêt pour la foire de Boni a sauté sur une mine : 28 maliens et Burkinabés y ont péri. Quelques semaines plus tard en février, un autre muni-bus de forains a heurté un engin explosif à Dallah. Cette explosion avait fait 6 morts et 16 blessés.

27 janvier 2019 : un chasseur (donzo) ouvre le feu à Bingo, commune de Monimpébougou, cercle de Macina (région de Ségou) faisant des victimes, 2 morts et 3 blessés (civils).

Un véhicule des forces armées et de sécurité (FAMAs) a explosé, le lundi 28 janvier 2019, sur un engin explosif improvisé, probablement une mine, près du village de Toye commune de Matomo, cercle de Macina (Ségou). Bilan ? Plusieurs militaires tués et deux autres blessés. Auparavant, une patrouille de l’armée avait subi une attaque non loin de cette même zone où un militaire a été tué. L’attaque avait été revendiquée par le « Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans » (JNIM) arguant qu’elle visait à défendre les Peulhs contre un regroupement de militaires soutenu par des chasseurs traditionnels.

Lundi 28 janvier 2019, un véhicule d’une patrouille des FAMAs saute sur une mine sur la route Saye-Ba, commune de Sana, cercle de Macina (Ségou). Bilan : 4 morts et 2 blessés (soldats).



Mardi 5 février 2019, l’explosion d’un véhicule de forains fait 3 morts et 12 blessés, à Dagana, dans la Commune du Haïré (cercle de Douentza). Selon des sources locales, le minibus, revenait de la foire de Hombori quand il a heurté un engin explosif improvisé. Le même jour, un autre véhicule de forains en partance pour Boni a sauté sur une mine. Le bilan : 3 morts et une douzaine de blessés dont 5 dans un état grave.

A Macina, des hommes armés non identifiés ont attaqué, le samedi 9 février 2019, le village de Mamadaga dans la commune de Diafarabé. Selon des sources locales, plusieurs personnes ont été blessées dont un cas grave. Ces blessés ont été admis au centre de santé de Macina. L’armée malienne est intervenue pour libérer le village.

Une autre attaque intervient (dans la région de Mopti), le mardi 12 février dernier, en début de soirée. Des assaillants très nombreux et lourdement armés investissent la localité. Les populations apeurées, se sont terrées chez elles. Un douanier est froidement abattu ! Selon les populations, les assaillants sont restés longtemps aux côtés du corps du douanier sur la place publique de la localité… Ils sont ensuite repartis abandonnant le corps de leur victime après l’avoir dépouillée.

Vendredi 15 février 2019 : Une attaque a été perpétrée par des individus armés contre un poste de contrôle à l’entrée de la localité de Mondoro (Mopti). Selon un premier bilan (non officiel), 5 éléments des forces armées et de sécurité, notamment des gardes ont été tués.

Des groupes d’hommes armés, selon l’ONU, auraient attaqué les villages de Minima Maoudé et de Libé, séparés de 15km, les 16 et 17 février 2019. Dans les deux attaques, le mode opératoire semble être identique: « Ils auraient ouvert le feu sur des civils, incendié une grande partie des cases, des greniers et tué le bétail ». Les deux attaques ont aussi occasionné plusieurs morts et blessés, déplore la mission onusienne au Mali.

Le chef de village de Dioungani-Dogon, Brahima Guindo est introuvable depuis le lundi 18 février 2019. Sa famille « inquiète » est sans nouvelles de lui. Cette disparition intervient après que le chef de village ait participé à une rencontre de réconciliation de son village avec celui de Gourthy, un village peulh. Les deux communautés avaient décidé de cohabiter ensemble.



Mardi 26 février, dans la commune de Diankabou, « 17 civils ont été tués par un engin explosif enfoui dans le corps d’un homme abattu », selon un élu régional. L’information a été confirmée par une source de sécurité. Le cadavre piégé aurait également fait quinze blessés civils. Les parents d’un homme disparu, qui était allé chercher de la nourriture pour son bétail, ont découvert son cadavre dans la commune de Diankabou. Ils “ont approché imprudemment le cadavre qui a explosé en tuant 17 personnes. Les hommes armés qui ont assassiné l’homme ont mis dans et autour de son corps des explosifs”, a précisé la source de sécurité.

9 soldats du Bataillon para relevant de la force conjointe du G5-Sahel en poste à Boulkessy, qui patrouillaient sur l’axe Dioungani-Dinangourou, dans le Centre du Mali, ont été tués, le vendredi 1er mars dernier. D’autres ont également été blessés. Cela, suite à l’explosion d’une mine au passage de leur convoi.

Plusieurs sources ont fait état de la découverte de fosses communes près de Mondoro, dans le cercle de Douentza. Au moins 24 corps auraient été exhumés. Les associations peuhls « Tabital et Kisal Pulaku» présentes dans la zone confirment l’information. Toutefois, les autorités locales disaient ne pas être au courant de la présence de ces charniers. Cette découverte macabre a été faite le 24 février 2019, affirment plusieurs sources concordantes.

Le village de Tegourou situé à 12 kms de la ville de Bandiagara dans la commune rurale de Doucombo a été attaqué, le jeudi 7 mars dernier vers 21heures, par des hommes armés non identifiés. Selon une source locale, les assaillants ont procédé à des tirs sur le village avec des armes lourdes. Ils ont emporté plusieurs animaux et brûlé des maisons et des greniers. Un homme a été blessé et transporté au Csref de Bandiagara.

Mardi 12 mars dernier : Des véhicules à bord desquels se trouvaient plusieurs militaires de l’armée ont été la cible d’attaque à l’engin explosif improvisé, probablement une mine, dans les localités de Dialloubé et Hombori (Mopti). Le bilan provisoire fait état d’au moins 7 militaires tués et d’autres blessés dont certains grièvement. Parmi les victimes, 3 ont été enregistrés à Dialloubé et 4 entre Boni et Hombori.



Le jeudi 14 mars dernier, le chef de village de Boulkessi, Ibrahim Diallo dit Amirou Boulkessi, a été enlevé à son domicile par des présumés djihadistes. Selon de bonnes sources, cet enlèvement porte la signature des éléments de la Katiba Ansarul Islam, mouvement burkinabé, dirigé par Diafar Dicko, qui est le frère cadet de Malam Dicko, décédé. Le chef de village de Boulkessi, avait quitté Bamako, le mardi 12 mars pour regagner son terroir.

Le même jour vers 20 heures, un garde a été tué, près du rondpoint central de Sevaré, par un homme non identifié. La victime était en poste devant une banque de la place lorsque l’auteur du crime a tiré à bout portant. Il a ensuite emporté l’arme du garde.

Dimanche 17 mars dernier à l’aube, le camp militaire de Dioura (cercle de Ténenkou) a été attaqué par « plusieurs dizaines » de djihadistes lourdement armés. A 6 heures du matin, plusieurs dizaines de djihadistes lancent l’assaut à bord de pick-up et de motos. D’autres assaillants auraient également infiltré la localité quelques heures avant le début des combats.

L’explosion d’un véhicule piégé conduit par un kamikaze signale le début du combat. Le camp militaire de Dioura est attaqué par le Nord et par le Sud-Est. L’état-major de l’armée malienne a annoncé, lundi dernier, un bilan de 23 morts et 17 blessés pour ses troupes. Aucun soldat malien n’a été fait prisonnier. Des militaires un temps portés disparus sont retrouvés vivants dans des villages voisins situés jusqu’à plus de 20 kilomètres de Dioura.

Le vendredi 22 mars dernier vers 7 heures, une moto-taxi transportant 3 jeunes de la ville de Bandiagara a sauté sur un engin explosif improvisé entre le village de Diombolo. Le bilan de l’explosion est d’un mort et deux blessés graves. Alertés, les éléments de la brigade de gendarmerie n’ont pu avoir accès au village craignant les engins explosifs improvisés.

Toujours dans le village de Diombolo, des hommes armés non identifiés ont attaqué les villageois. Le bilan fait état de 4 personnes tuées dont une femme et des dégâts matériels importants.

Samedi 23 mars 2019 : Au moins une centaine de personnes ont été massacrées lors d’une attaque par des assaillants armés dans le village peulh de Ogossagou-peulh (cercle de Bankass), théâtre d’un conflit intercommunautaire qui a fait des centaines de morts l’année dernière. La plupart des victimes serait des cantonnés pour le DDR dirigés par Sékou Boly. Parmi les victimes figure également le marabout Baba Sékou Issa et toute sa famille. Outre les 50 morts enregistrés, le bilan fait état de 40 blessés et de nombreuses habitations incendiées.



Mohamed Sylla

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