Visite privée ou sécrète ? Le premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maiga était présent en début de semaine sur le sol français. Et si tout a été mis en œuvre pour camoufler cette visite dite privée, des indiscrétions font cas du passage du patron de la primature devant des juges d’instruction, le lundi 18 mars, dans l’affaire de l’assassinant des deux journalistes français à Kidal. Faut-il croire ? Nous sommes tentés et pour cause.
Le caractère secret de la visite qui n’a fait l’objet d’aucun avis sur la toile publique. Dans pareille circonstance, et homme communicant qu’il est, le premier ministre Soumeylou B. Maiga a toujours tenu à mettre l’opinion publique au parfum de ses déplacements quelque soit leur nature, politique ou privée. Mais cette fois-ci la visite est plutôt ‘‘sécrète’’ que privée, ce qui a motivé des interrogations chez les plus avertis. Pourquoi cacher au peuple son absence ?
En novembre 2018, dans la foulée des évènements commémoratifs de l’assassinat des deux journalistes français (assassinés le 2 novembre 2014 à Kidal), le nom du premier ministre malien a été cité pour avoir été en contact avec un commando qui a ‘‘éliminé’’ les deux journalistes, Ghislaine Dupont et de Claude Verlon.
Quant à Soumeylou B. Maiga, se prononçant sur la question par canaux médiatiques, il a qualifié les accusations de ‘‘grotesques’’ et ‘’de caractère farfelu.’’ Tout de même, dans les salons diplomatiques, on avait prédit son audition par la justice française. Ce, à l’image d’autres personnalités politiques du pays de Gaule qui ont déjà donné leurs versions des faits.
Hollande aussi entendu
C’était le 11 Janvier 2019. L’ancien président de la République française a eu à donner à la justice de son pays sa version des faits dans l’affaire de l’assassinat des journalistes français. Audition après laquelle François Hollande s’est rendu au Mali en mi-février. Des indiscrétions ont attribué l’objet de sa visite sur le sol malien à l’affaire des deux journalistes. Histoire de colporter une cohérence entre les deux versions, celles d’Hollande et de Soumeylou. Le temps nous dira plus.
Djibi Samaké