L’une des raisons invoquées pour justifier la chute du régime du Général Moussa Traoré avait été la corruption. Qui ne se rappelle pas alors du «kokajè » réclamé par le peuple en ébullition ? La soif de changement en matière d’exercice du pouvoir l’avait amené à chanter à l’occasion des batailles de rues son refus de l’ancien et sa quête d’un monde nouveau « An tèkorolenfè fokura ». Les «châteaux de la sécheresse» et autres indélicatesses du régime défunt avaient été fortement dénoncés à l’époque. Les libertés prises par rapport à la gestion des deniers publics, le détournement des aides internationales, la non-transparence dans l’attribution des marchés publics et les nombreux délits d’initiés, la violation des textes et règlements, des procédures légales, les nombreux abus de pouvoir avaient fini par discréditer largement un régime qui ne se maintenait plus que par la férocité de sa répression. Sa chute sanglante le 26 mars 1991 avait soulevé d’immenses espoirs au niveau des Maliennes et des Maliens. Qu’en dire aujourd’hui, 28 ans après ?