Plus de 160 morts, dont des femmes et des enfants. Le massacre de civils peuls dans le village d’Ogossagou, samedi 23 mars, est « un acte de nettoyage ethnique », selon Ali Nouhoum Diallo. Interview avec l’ancien président de l’Assemblée nationale, figure de la communauté peule malienne.
La tuerie d’Ogossagou, samedi 23 mars, est la dernière attaque en date dans un conflit intercommunautaire qui, depuis mars 2018, a provoqué la mort de quelque 600 personnes et le déplacement de milliers d’autres dans la région de Mopti. Un conflit dans lequel « les membres de la communauté peule sont de plus en plus ciblés », a souligné mercredi le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH).
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Le patriarche de la communauté peule malienne, Ali Nouhoum Diallo, 80 ans, est une voix qui porte. Au point, parfois, que l’on reproche son franc-parler à celui qui a présidé l’Assemblée nationale malienne de 1992 à 2002, et qui fut un ancien camarade de parti d’Ibrahim Boubacar Keïta, au sein de l’Adema PASJ.
Il revient pour Jeune Afrique sur le massacre d’Ogossagou, livre son opinion sur les mesures prises par les autorités, et donne son analyse de la situation dans le centre du Mali, où il met en garde contre un « nettoyage ethnique » en cours et les risques de déclenchement d’une « guerre civile ».