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Mali: il faut aider Peuls et Dogons "à vivre ensemble", affirme l’émissaire de l’ONU
Publié le mercredi 27 mars 2019  |  AFP
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© aBamako.com par Momo
Ouverture de la Conférence d’entente nationale
Bamako, le 27 mars 2017 le président IBK préside la Conférence d’entente nationale au palais de la culture
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Nations unies - Dans le centre du Mali, il est nécessaire d'aider les Peuls et les Dogons "à vivre ensemble" après la tuerie du 23 mars dans laquelle sont morts quelque 160 habitants du village
peul d'Ogassogou, estime l'émissaire de l'ONU pour ce pays, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif.

Une enquête de l'ONU est en cours sur ce massacre, commis par des chasseurs présumés dogons.

Sans se prononcer sur la responsabilité de la tuerie, l'émissaire de l'ONU et responsable de sa force de Casques bleus dans le pays (Minusma) a estimé que "l'inacceptable avait été atteint" et qu'il "fallait l'arrêter", dans un entretien mercredi à l'AFP, RFI et la chaîne canadienne CBC.

"Ce sont des populations qui sont voisines, qui ont toujours vécu ensemble. Il faut commencer à faire des pourparlers, de la médiation, essayer autant que possible de les réconcilier parce qu'on choisit son ami, mais on ne choisit pas son voisin", a poursuivi Mahamat Saleh Annadif.

"C'est le terrorisme, le jihadisme, l'extrémisme" qui a propagé "ce virus comme du cancer au sein de ces paisibles citoyens qui ont commencé à s'entretuer", a aussi estimé l'ancien ministre tchadien des Affaires étrangères.

Depuis l'apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe
jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les
Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre la
communauté peul et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement
l'agriculture, qui ont créé des "groupes d'autodéfense".

- Présence onusienne renforcée -

Interrogé sur l'ampleur de la tuerie, Mahamat Saleh Annadif a reconnu que
la "capacité d'anticipation" de la force de l'ONU Minusma (14.000 Casques
bleus déployés dans le pays) "n'avait pas marché". Il nous faut "plus
d'interaction avec la population".
"Mais la Minusma n'est pas censée remplacer ce que le gouvernement malien
doit faire". "Nous appuyons les forces de sécurité maliennes pour qu'elles
soient plus présentes", a-t-il précisé.
"Si les terroristes aujourd'hui se sont développés dans le centre, c'est
parce qu'il n'y a pas de puissance publique, pas d'administration, pas
suffisamment de forces de sécurité", a-t-il plaidé.
Dès le massacre connu, "nous avons déployé une unité spéciale qui
patrouille, secourt et veille à ce qu'il n'y ait pas de réactions et de
contre-réactions", a aussi indiqué l'émissaire de l'ONU. "Nous avons déployé
deux à trois compagnies et nous serons présents encore au moins deux ou trois
semaines pour surveiller cette situation" dans la région où se situe le
village d'Ogassogou.
La "grande différence" avec le nord où des groupes armés sont signataires
de l'accord de paix de 2015, c'est la densité de population. Dans le nord,
c'est moins d'un million d'habitants, dans le centre c'est près de trois
millions d'habitants. La ville de Mopti est une "zone économique extrêmement
importante, avec de l'eau, des forêts, et ça devient un refuge pour ceux qui
veulent radicaliser et continuer le terrorisme".
La tuerie a entraîné le limogeage des chefs de l'armée malienne. "Une
première mouture" du rapport des enquêteurs de l'ONU est attendue "fin mars,
début avril", a enfin indiqué Mahamat Saleh Annadif.
prh/iba
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