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Barbarie à Ogossagou : Quand l’Etat se trompe d’ennemi
Publié le jeudi 28 mars 2019  |  soloni
Un
© aBamako.com par mouhamar
Un violent incendie dans le Marché de Kola
Bamako, le 06 mars 2014. Rail-da. Un violent incendie a envahi plus 500 boutiques dans le Marché de kolas en face de l` hôpital Gabriel TOURE de Bamako.
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Depuis un certain temps, l’ensemble du pays dogon est en proie à des attaques terroristes sous l’œil presque indifférent des autorités en place. En effet, après l’offensive de la force Barkhane puis celle de serval contre les positions djihadistes qui régnaient en maitre absolue dans le septentrion du pays, ces derniers n’ont eu d’autre choix que de replier au centre. Le nid idéal à cet effet fut malheureusement la région de Mopti, principalement le pays dogon qui fait frontière au pays voisin le burkina qui traverse d’ailleurs les mêmes difficultés. Ce n’est un secret pour personne que le gouvernement malien depuis un moment peine à protéger ses populations face à des terroristes devenus comme un lion blessé. Ils sèment la terreur et dictent désormais leurs lois en toute impunité.
A cela s’ajoute l’infiltration des hommes d’Amadou Koufa et d’autres groupes terroristes dans les environs.
Alors face à cette situation inquiétante, plusieurs groupes d’autodéfenses ont vu le jour sous l’œil complaisant de l’Etat central qui, conscient de son incapacité à protéger ses populations à laisser faire. Parmi ces groupes, figure DANA AMBASSAGOU qui était devenue avec le temps un rempart contre les attaques au pays dogon. Un détail important, Dana Ambassagou est principalement composé de chasseurs qui n’ont comme arme que leur fusil de chasse. A peine suffisant pour dissuader des hommes lourdement armés qui viennent pour tuer, bruler et semer la terreur.
Tout allait bien jusqu’en cette matinée fatidique où 174 personnes ont trouvé la mort dans des conditions atroces et une cinquantaine de blessé dans le village d’Ogossagou. Le monde entier retient son souffle. Le crime est odieux et l’ennemie n’a pas de visage. Vingt heures après le carnage, le gouvernement a tenu un conseil des ministres extraordinaire le dimanche, le 24 mars sous la présidence du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keîta. Plusieurs mesures découleront de ce conseil dit extraordinaire. On retient entre autre précisément la dissolution du groupe d’autodéfense Dana Ambassagou. Pour justifier sa décision, le gouvernement soutient que : « un certain temps, l’Association DAN AMBASSAGOU s’est écartée de ses objectifs initiaux, en dépit des mises en garde répétées des autorités administratives locales. » Le gouvernement avec cette déclaration venait de trouver son bouc émissaire. Cependant, la déclaration sous-entend que les autorités ont été quelque part complice voire laxiste sur cette question. Avec cette dissolution diversement appréciée, peut-on dire que le problème au centre est réglé ? Sans être dans le secret de Dieu, on peut dire que le problème est non loin d’être terminé. Au contraire, en agissant ainsi, l’Etat accuse directement le groupe du carnage sans même attendre la conclusion de possibles enquêtes.
L’Etat aura-t-il les moyens de dissoudre tous les autres groupes ? Notons que Dana Ambassagou est le Benjamin des groupes d’autodéfense qui se sont illustrés dans plusieurs massacres.
Au lieu d’œuvrer à pacifier cette région notamment les deux communautés qui, sont en conflit, par un discours à la fois franc et rassurant mais aussi et surtout par un discours de fermeté, le gouvernement creuse une fosse encore plus grande que celle qui existe déjà. Le film est bien loin de connaitre son épilogue.
Outre ces réalités, comment comprendre que c’est sous le nez même du G5 sahel que les terroristes et bandits armés viennent se livrer en spectacle ? C’est en tout cas un défi pour cette force créée pour sécuriser le sahel au risque de s’attirer les mêmes jugements que la MUNISMA.
Moussa Touré, correspondant à Tombouctou
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