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Je suis dogon mais pas un génocidaire*
Publié le jeudi 28 mars 2019  |  Le Pays
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Ici c’est chez moi

Mes ancêtres sont venus de loin.

Du lointain Mandé, ils sont venus jusqu’ici.

Ils ne recherchaient pas de terres.



Sinon, ils ne se seraient pas installés jusqu’ici

Dans l’une des zones les plus hostiles de la contrée.

Car ils en ont traversé tant de terres fertiles aux ressources abondantes.

Ils ne recherchaient pas de l’or ;

Sinon, ils ne seraient pas partis du Mandé.

Où ils imaginaient que nuls ne seraient venus perturber leur quiétude.

C’était sans compter sur le désir provocateur de l’homme

Ce peuple épris de paix n’a jamais essayé de conquérir un autre peuple.

Mais lui a subi des razzias et agressions jusque dans ses retranchements.

Quand il a défendu le refugié El-Hadji Omar Tall contre ses agresseurs du Macina

Dans l’histoire, on l’a surnommé kadô, “l’aigre ou l’amer”



Aujourd’hui, qu’il est agressé et laissé sans protection

Quand il s’organise pour se défendre, on l’appelle le génocidaire.

Ses morts ne sont jamais comptées ;

Ses maisons et ses vivres brûlés ne font pas échos

Niondo, Doundé, Diombolo, Bougou, Kèrè, Oundou… J’en passe

Nul ne sest préoccupé de leur sort.

Il se dit ne pas être l’auteur du horrible sort d’Ogossagou,

Mais c’est trop tard.

Sans aucune forme de procès, il doit porter cette casquette de génocidaire.

Il s’en suit un lynchage médiatique.

Il s’en défend en vain de n’être pas capable de telle barbarie.

Il s’en défend en vain qu’aucune entité ne saurait commettre de telles atrocités en son nom

Mais nul ne le croit.

Il est l’agressé et le coupable

L’avenir nous en dira la vérité

Mais avant, il ne demande que la paix

Car avec les Peuls et les autres ethnies de la nation

Nous ne formons qu’un seul peuple, celui du Mali.



Marcel Banou
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