Le mardi dernier, la région de Diffa a été frappée par une série d’attaques terroristes par deux femmes Kamikazes et plusieurs hommes armés au compte de BokoHaram. Le bilan de ces attentats fait 12 civiles tuées alors que les cibles sont généralement sécuritaires.
Le village de Nguigmi situé a plus d’une centaine de kilomètres de la région de Diffa au Niger a connu une série d’attaques terroristes ce mardi 26 mars faisant près de douze victimes, toutes des civiles. Ce carnage a été perpétré par le principal groupe terroriste de la région, BokoHaram, à travers deux femmes Kamikazes qui ont actionné leurs charges explosives dans une localité pendant que des hommes armés étaient en action dans un autre quartier de la même localité. Les deux femmes ont visé selon la RFI, un périmètre qui réunit la préfecture, le commissariat et une caserne de Nguigmi. La première n’a pas fait de victimes, puisque déclenchée à la suite de son repérage par une lampe torche d’un policier en faction, mais la seconde avait réussi à s’introduire dans camp de proximité avant de déclencher sa charge explosive. Parmi ses victimes figurent une femme, sa sœur et ses deux enfants qui s’étaient mis à l’abri de la première explosion chez un officier, a indiqué une source sécuritaire de la RFI. Au même moment plusieurs hommes armés ont attaqué un camp de déplacés faisant un bilan lourd de huit personnes tuées durant la seule opération, dont quatre personnes tuées par balle et quatre autres dans leurs maisons incendiées. Ces hommes vêtus de treillis seraient venus à pied pour mener cette opération selon les sources sécuritaires. Les deux attaques ont fait une douzaine de morts, sans compter les nombreuses maisons incendiées. Après les analystes, la multiplication des attaques de cette période s’explique d’abord par la situation climatique, puisque la rivière qui sépare le Nigeria du Niger est au plus bas de janvier au mois de juin, ce qui facilite aux combattants de BokoHaram de traverser sans grande difficulté. En plus, la pression exercée sur ce groupe terroriste par le Nigeria, notamment le soutien tchadien en 500 combattants militaires reçus la veille des élections de février pour déloger BokoHaram de sa position, comme indique cette militaire à la RFI : « Résultat, les terroristes se sont en grande partie repliés à l’extrême nord du Nigeria vers la frontière du Niger. Il faut également souligner que ces trois dernières années l’armée nigérienne a aussi mené beaucoup d’offensives contre les groupes terroristes, ce qui leur a causé de lourdes pertes. C’est ce qui fait dire cet ancien officiel de Diffa, une source de la RFI : « Les hommes de BokoHaram prennent cela comme un défi, et tentent à leur tour de faire plus de victimes ».