Co-organisée par la Banque Mondiale à travers le consortium composé de VC4A et Suguba, la 1ère édition du Sommet des Investisseurs d’Afrique Francophone ( SIAF), s’est tenue à Bamako du jeudi 28 au vendredi 29 mars. L’ouverture des travaux était presidée par le ministre en charge de l’Economie Numérique et de la Communication, Arouna Modibo Touré, avec à ses côtés plusieurs membres du gouvernement et son homologue du Sénégal.
« Le Numérique au cœur d’une Afrique Francophone dynamique ». Tel est le thème retenu pour cette 1ère édition. Son objectif, est de contribuer à l’innovation et au développement de compétences pour attirer des investissements conséquents.
« On sait que 146 startups africaines ont levé 1, 16 milliards de Dollards en 2018 et que 78% de ces fonds sont allés au Kenya, au Nigeria et à l’Afrique du Sud » a déclaré, N’deye Thiaw, co-fondatrice Bringhtmore Capital.
Pour Mme Thiaw, les startups et les PMEs en Afrique Francophone ont du mal à obtenir le soutien financier dont ils ont besoin pour se développer. Elles ont dépassé le stade du financement par la micro finance, dit-elle, mais n’ont pas accès à des services financiers classiques. Cela, justifie-t-elle, pour la simple raison que ces entreprises sont perçues par les investisseurs comme un segment particulièrement risqué et difficile à servir en raison de leur limite, de leur taux d’échec élevé, de leur faible niveau de garantie et de leur coût de transaction élevé.
Selon elle, il a été constaté que l’activité entrepreneuriale est le seul point d’entrée sur le marché du travail de nombreux jeunes dans la région de l’Afrique Francophone. Cependant, elle dira, que seule une petite partie des jeunes entrepreneurs est en mesure de traduire l’esprit d’entreprise en avantages substantiels et en création d’emplois. Ces derniers, selon toujours la co-fondatrice Bringhtmore Capital, sont confrontés à plusieurs difficultés de nature à les submerger. « En conséquence, nous sommes tenus d’entretenir des relations assez étroites avec les entreprises avant et après l’investissement tout en apportant de la valeur ajoutée à travers un soutien dans le domaine de la stratégie, des opérations, du marketing et des ressources humaines, de la gestion juridique et financière » a-t-elle déclaré.
Bien avant elle, la représentante de la secrétaire générale de l’OIF, Hary Andriamboavojy, a souligné que l’espace francophone est porteur d’innovations digitales. Cela, argumente-t-elle, grâce aux femmes et aux jeunes qui valorisent toutes les opportunités offertes par les technologies de l’information et de la communication pour relever le défi de développement.
En plus, elle a souligné que le numérique est une passion mais aussi un vecteur d’innovation permettant de créer de l’emploi pour ces millions de femmes et jeunes.
Le ministre Touré, expose les efforts du Mali dans la révolution numérique
Pour sa part, le ministre Touré a brossé le contexte du développement numérique au Mali. A ce sujet, il a rappelé la mise en place d’une politique de développement du secteur numérique par le gouvernement et l’initiation d’un projet de loi par son département.
Selon le chef du département de l’Economie numérique et de la Communication, cette loi vise à mettre en place un cadre novateur s’appuyant sur les leviers du numérique et de la technologie pour promouvoir le développement et l’épanouissement de cette frange de la population.
Par rapport à l’évènement, il a souligné que cette rencontre permettra de créer un cadre idéal pour le financement des startups développant les solutions les plus prometteuses basées sur le numérique pour la croissance des entreprises en Afrique francophone. « Ce sommet est donc une grande vitrine d’échange et de partage, un cadre qui permet aux jeunes d’écouter des conseils et de mieux communiquer autour de leur projet » a – t - il déclaré.
A la cérémonie de clôture de ce sommet, le Secrétaire Général du MENC, a au nom de son ministre, du Gouvernement et du président de la République, remercié les initiateurs de ce sommet pour le choix porté sur notre capitale pour abriter l’évènement, mais aussi de la pertinence des thèmes débattus lors des différents panels.
A noter que ce sont dix startups qui ont été retenues et primées sur vingt, bénéficiant d’une participation à un camp numérique de formation en France.
Par Moïse Keïta