Suivez ce texte si émouvant d'un jeune malien respectueux de ses valeurs. Je suis sûr que des milliers de Maliens se reconnaîtront dans ses propos, si simples, si honnêtes, dans une syntaxe qui prouve qu'ils viennent du fond du cœur.
Merci, Mr Diawara, de vous occuper tant de votre Nation dans un ton bien loin de celui d'un partisan comme moi, merci pour votre modestie, car je vous connais bien, et je sais que Dieu vous a donné des moyens qui peuvent vous permettre de vivre partout dans le mode, loin de ces péripéties. Mais votre choix est tout autre, soyez en remercié
Voici son texte en intégralité.
L'heure est grave
Réveillons-nous mes frères, nous croyons que ça n’arrive qu'aux autres, malheureusement nous sommes tous en plein dedans.
Je suis un Malien tout court, car je suis né à Bandiagara. Mon père qui travaillait à l’Hydraulique était est arrivé à Bandiagara dans les années 40. La plupart de mes frères et sœurs sont nés dans cette belle partie du Mali. Tous mes amis d enfance sont dogons et peulhs. Je suis donc dogon et peulh avant d’être soninké. Je parle peulh comme la majeure partie des dogons de Bandiagara, nous sommes peulhs et dogons en même temps.
Je suis Tamashek car j’ai une belle sœur qui est de Kidal.
Je suis Sonrhaï car j’ai des nièces et neveux qui sont sonrhai à moitié.
Je suis Bozo car j’ai des neveux et nièces qui sont Kemesso (Bozo)
Je suis Bobo car j’ai une nièce et un neveu Téra (Bobo).
Je suis Bambara car j’ai des nièces et neveux à moitié Bambara.
Je suis Malinké et Kassongue, car j’ai des belles soeurs qui le sont.
Je suis Peulh, car le sang peulh coule dans les veines de mes enfants.
Je suis toutes les ethnies du Mali.
Je suis le Mali dans sa globalité
Je considère ce métissage comme la plus grande richesse de ma famille et de mon pays, plus que les tonnes d’or et de coton que nous exportons, car je suis chez moi partout au Mali du Nord au Sud, de d’Ouest en Est.
Chers frères ressaisissons-nous !!! Avant qu’il ne soit trop tard.
Comment des populations qui ont vécu en parfaite symbiose, peuvent-elles s entre tuer aujourd'hui ?
Autrefois cité en exemple du mieux vivre ensemble, notre cher Mali ne mérite pas ça. Commerçants, industriels, paysans, chefs d’entreprises, jeunes leaders, leaders politiques, leaders religieux, chefs villages, femmes leaders, journalistes et bloggeurs, citoyens maliens, faisons une pause pour sauver ce qui peut l’être encore.
Nous assistons à la destructions de notre chère patrie sous nos yeux, ne cherchons pas les raisons ou les causes, cherchons à éteindre le feu d’abord.
Je suis convaincu que la majeure partie de ces innocents maliens qui perdent leurs vies ne savent même pas le pourquoi.
Qu’ils soient Peulh, Dogon, Tamashek, Sonrhai, Bambara, Bozo, c’est le sang malien qui coule dans leurs veines.
Nous sommes tous fils ou petits fils d’un tel ou un tel je le sais, nous sommes tous braves, je le sais également, mais faisons une pause.
Ne laissons pas le cœur prendre le dessus sur la raison. Nous serons tous juges un jour par nos actes et nos comportements en ce moment crucial pour notre chère patrie, l’inaction nous rendra tous complices de la situation.
La violence engendre la violence c est un cycle sans fin.
Arrêtons des propos incendiaires, diffusions des messages d’apaisement, de solidarités, de paix et d’amour.
Le combat du 21ème siècle, qui doit être le combat commun à tous les Maliens, c’est la lutte contre la pauvreté et le sous-développement.
Que dieu le tout puissant nous montre le chemin de la lumière et non de l'obscurité et la rancœur, qu’il cultivé dans nos cœurs l’amour du prochain et non de la haine, qu'il nous approche de Lui et nous éloigne du Satan. Amen
Ibrahima Diawara
Malien tout court