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Massacres en masse à Ogossagou: Le Gouvernement entre le marteau et l’enclume
Publié le lundi 1 avril 2019  |  Infosept
13è
© aBamako.com par AS
13è Congrès de l`UNTM
Le premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga a présidé le 21 Mars 2019, le 13è Congrès de l`UNTM.
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Le gouvernement du Mali est désormais entre le marteau de la communauté internationale, la pression de la rue et l’enclume de la milice Dana Amassagou. Les premières, n’entendent rien céder sur les massacres perpétrés sur les populations civiles, tandis que la seconde ne veut pas désarmer sans une garantie de l’Etat. Allons-nous assister à un bras de fer entre Dana Amassagou et le gouvernement ? Ne faudrait-il pas compter sur les juridictions internationales pour la manifestation de la vérité ?

Soupçonné d’être de mèche avec Youssouf Toloba, le chef d’état-major de la milice d’auto défense à dominance Dogon, le Gouvernement souffle aujourd’hui le chaud et le froid et se voit contraint par toutes les organisations des Droits de l’Homme, d’agir pour arrêter les coupables et les traduire devant les juridictions compétentes. Cette contrainte, dont la finalité est d’arrêter et de traduire devant la justice les auteurs de ces abjects massacres, a eu comme premier effet la dissolution de la milice Dana Amassagou, du moins officiellement. Car l’homme fort de cette milice s’insurge contre toute dissolution sans des préalables. Youssouf Toloba, le chef d’Etat-major de Dana Amassagou, conditionne la dissolution de sa milice à la présence de l’Etat dans les coins et recoins susceptibles d’être attaqués par les Djihadistes.

Dans une audio disponible sur les réseaux sociaux, M. Toloba a tout d’abord nié la participation de sa milice à ces massacres avant de s’opposer à la dissolution de son seul instrument de défense ; sans une garantie de l’Etat. Pour l’homme fort de Dana Amassagou, depuis 2014 les populations qu’il défend, ont été abandonnées à leur triste sort et ont fait l’objet de toutes sortes d’exactions. Donc, sa milice est fondée en 2016 pour être un rempart contre les Djihadistes. Sera-t-il compris par le Gouvernement, qui a le couteau à la gorge et qui est taxé de complaisance envers cette milice ? Que se passera-t-il si Dana Amassagou refusait d’être désarmée ?

Beaucoup d’observateurs s’accordent à dire que la milice Dana Amassagou serait une création du Gouvernement, qui face un manque d’effectif, a voulu des forces supplétives locales pour aider les Forces Armées Maliennes, FAMa, à sécuriser la zone centre. Et le Gouvernement était prêt à fermer les yeux sur les exactions commises par cette milice. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le massacre d’Ogossagou. Avant même d’attendre la fin des enquêtes le Gouvernement a anticipé en prenant la décision de dissoudre la milice qui est soupçonnée d’être responsable de cette tuerie en masse. La Communauté internationale, en prenant acte de cette dissolution, s’est elle-même engagée à mener des enquêtes.

La MINUSMA et la Cour Pénale Internationale, CPI ont envoyé des enquêteurs sur le terrain. Avant que ceux-ci ne commencent leurs enquêtes, le procureur de Mopti a fait arrêter cinq suspects, sans dévoiler leurs identités.

En définitive, entre Dana Amassagou et le Gouvernement c’est la guerre. Pour qu’elle ne soit pas ouverte, la milice d’auto défense doit accepter de désarmer pour préserver ses intérêts, dans le cas contraire, elle le sera de gré ou de force, parce que l’Etat n’a plus le choix. Les prochains jours s’annoncent houleux et on risque d’assister à un déballage sur la place publique.

Youssouf Sissoko
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