Après sept ans de présence au Mali, le bilan de la mission onusienne Minusma, est quasi nul. Du Nord au Centre du pays, la situation sécuritaire s’est davantage dégradée avec son corollaire de victimes civiles.
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies au Mali (Minusma) était, initialement, censée aider le Mali à se relever de la crise sécuritaire de 2012. Sept ans après, le constat est amer. Car, du Nord la crise s’est transportée au Centre du pays, dans les régions de Mopti et Ségou, sous une nouvelle forme. Plus complexe! Tel un cancer, la menace terroriste s’est métastasée donnant naissance à des milices d’autodéfense. Koulogo, Dioura, Ogossagou les forces du mal sèment la terreur à travers le pays. Sous le regard passif de l’Etat et de la Minusma, les populations sont livrées à leur triste sort.
Au siège des Nations unies à New York, ce week-end, le renouvellement du mandat de la Minusma, prévu en juin, a suscité des discordances entre les membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Certains pays comme les États-Unis d’Amérique et l’Angleterre n’ont pas caché leur déception par rapport aux résultats obtenus au Mali, dans le processus de paix.
«Le rapport en date du 5 mars faisait état de certains progrès en matière de DDR et du bon déroulement de l’élection présidentielle de 2018 au Mali. Cependant, nous avons été déçus qu’il ne fournisse pas d’évaluation claire de l’absence de progrès significatifs sur tous les points restants», a déploré, DAVID HALE, Sous-Secrétaire d’État aux affaires politiques des États-Unis. Pis, l’Amérique de Trump hésite même au renouvellement du mandat de la Minusma, s’il n’y a pas de progrès d’ici juin.
« Nous nous attendons à voir progresser les mesures en suspens avant que le Conseil de sécurité ne négocie la prorogation du mandat de la MINUSMA en juin », a prévenu David Hale. Sur sept points, selon lui, seulement un point a pu être appliqué.
Cependant selon lui, les responsabilités sont partagées entre l’Etat malien, les parties signataires de l’accord et la Minusma. «La MINUSMA ne peut pas combler le vide alors que le gouvernement et les parties à l’accord d’Alger ne parviennent pas à faire avancer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix», a-t-il indiqué.
Le ministre d’État anglais pour le Commonwealth et les Nations unies, Lord TARIQ AHMAD DE WIMBLEDOM, est encore plus critique à l’égard de la mission onusienne basée au Mali. Selon lui, elle «dépense plus d’argent dans la protection de son personnel que dans celle des populations».
De son côté, le Canada a décidé de ne pas renouveler le contrat de son contingent de casques bleus présents au Mali.
Mais malgré, ce bilan mitigé, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga et le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, défendent mordicus, la «nécessité» de maintenir les Casques bleus au Mali.