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Au Mali, l’histoire oubliée de la résistance des populations de Gao face à l’invasion djihadiste
Publié le mardi 2 avril 2019  |  TV5
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En 2012, le nord du Mali est occupé par des groupes armés indépendantistes et djihadistes, qui revendiquent la scission du pays et la pratique de la charia. Très vite, le peuple de Gao s’organise, résiste, à mains nues. Le film Gao, la résistance d’un peuple du jeune réalisateur malien Kassim Sanogo, revient sur cette page d'histoire méconnue.
C’est l’histoire d’une résistance oubliée, ignorée, mais ô combien héroïque. C’est l’histoire du peuple de Gao, qui, seul et à mains nues, a fait face aux indépendantistes touareg et aux djihadistes.


Nous sommes en janvier 2012, et le Nord du pays est occupé par une coalition de groupes rebelles armés. Parmi eux, le MNLA, Mouvement National de Libération de l’Azawad, groupe nationaliste et indépendantiste à majorité touareg, qui revendique la scission du Mali et l’indépendance touareg au nord ; mais aussi le MUJAO, Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest, un groupe armé islamiste et djihadiste à majorité arabe, et qui prône l’application de la charia sur tout le territoire malien.

Une résistance qui rappelle celle des guerriers de l'empire Songhaï
Le 31 mars 2012, la ville de Gao tombe entre les mains du MNLA, auquel succède le MUJAO, trois mois plus tard. Une occupation qui va durer dix longs mois. A l’époque, l’on parle beaucoup, et à juste titre, de la résistance des populations de Tombouctou, qui font tout ce qu’elles peuvent pour préserver les célèbres manuscrits de cette cité mythique.

Rien cependant sur le peuple de Gao, la ville voisine, ancienne capitale du second empire Songhaï, l’un des plus illustres du continent, fondé en 1335 par le roi Ali Kolen, et qui s’effondra un siècle plus tard, après la bataille de Tondibi, gagnée par l’armée marocaine du pacha Djouder Mahmoud ben Zergoun.

Dans les jours qui ont suivi cette invasion terroriste, à Bamako, le jeune réalisateur malien Kassim Sanogo s’inquiète pour ses amis qui vivent à Gao. L'un d’eux, le rappeur Black Nosby, chef de file du mouvement des « Jeunes Patrouilleurs », le tient informé de leur combat. Et alors même que le peuple de Gao se sent abandonné par l’Etat malien, et qu’il oppose tant bien que mal une résistance acharnée aux djihadistes, au sud du pays, beaucoup sont persuadés qu’il s’est allié aux groupes rebelles.

Certes il n'était pas aisé de savoir ce qui se passait exactement dans cette région située à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale. Mais de là à condamner toute une population pour collaboration, il n'y a qu'un pas que beaucoup ont allègrement franchi, à tort bien entendu.

Roujo, leader du mouvement des jeunes <em>Nous pas bouger</em>, devant Radio Naata, à l'endroit même où s'est tenue la première assemblée des enfants de la région.
Roujo, leader du mouvement des jeunes Nous pas bouger, devant Radio Naata, à l'endroit même où s'est tenue la première assemblée des enfants de la région.
© L'Echangeur
Cinq ans après cette année noire comme il l’appelle, Kassim Sanogo décide de consacrer un film à cet épisode tragique de l'histoire récente du pays.

​Après les projections à Bamako et Gao, en janvier et février dernier, le film Gao, la résistance d’un peuple entame une tournée qui le mènera notamment au 35e Festival Vues d’Afrique, à Montréal, au Canada, ou encore aux 18e Rencontres Afriques en Docs, à Lille, en mai prochain.

Se souvenant d'une autre page de histoire, celle des Songhaïs, dont le premier empire fut fondé au VIIe siècle, et le second au XIVe siècle, il décide d’établir un parallèle entre le prestige guerrier des armées impériales d’antan, et le combat victorieux de la jeunesse d’aujourd’hui contre les djihadistes.

Ainsi, tout au long des cinquante-quatre minutes de ce passionnant documentaire, l’un des animateurs vedettes de Radio Naata, l’une des radios les plus importantes de Gao, revient sur l’histoire de l’empire Songhaï et son legs aux générations actuelles. Un choix loin d’être anodin, car le siège de cette station est aussi le lieu où s’est tenue la première assemblée générale des enfants de Gao qui, en cette année 2012, étaient persuadés de vivre une profonde injustice.

Canaliser la colère d'une partie de la jeunesse locale
« C’était un meeting né de toutes nos frustrations, témoigne Roujo, le chef du mouvement des jeunes « Nous pas bouger ». Chacun avait soit un proche qui avait perdu la vie ou ses biens, soit une sœur qui avait été violée ». Très vite, la résistance s’organise autour des mouvements de jeunes, et du Cadre de concertation des notables de la ville, vieille institution locale, dont le rôle social est basé sur les traditions songhaïs.

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