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Gervais de Collins NOUMSI, coauteur de Terres fertiles empoissonnées : « Nous essayons de faire une thérapie chirurgicale de notre société»
Publié le jeudi 4 avril 2019  |  Le Pays
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En matière de poésie, le Mali se positionne de plus en plus dans une bonne position à travers la montée en puissance des jeunes talentueux poètes. Ils écrivent seuls et souvent en compagnie de poètes étrangers comme Gervais de Collins NOUMSI qui vient de coécrire avec Alpha Saloum Haidara, Terres fertiles empoissonnées. Nous sommes rentrés en contact cette semaine avec ce poète camerounais afin qu’il nous imprègne du contenu de ce recueil de poèmes. Lisez l’interview !

Le Pays : Qui est Gervais de Collins NOUMSI ?

Coauteur de Terres fertiles empoisonnées : Je suis un auteur camerounais qui réside au Canada et exerce la profession d’enseignant. Passionné par la littérature depuis mon jeune âge, je suis auteur de cinq recueils de poèmes, d’anthologie et également de plusieurs publications dans de nombreuses revues littéraires. J’ai été, pendant plusieurs années, le leader et secrétaire général de l’Union Internationale des Jeunes Écrivains pour la Paix.

Pourquoi avez-vous décidé d’écrire ce recueil de poèmes en compagnie d’Alpha Saloum Haidara ?

Alpha est un poète talentueux, créatif et très fin que j’ai eu l’occasion de connaitre il y a quelques années. Nous avons eu l’occasion d’échanger à plusieurs reprises. C’est à la suite de nos échanges et de nos discussions sur les problèmes et les défis de stabilité de notre continent qu’est venue l’idée d’écrire un livre pour décrire et dénoncer la situation, sensibiliser le monde autour des problèmes de nos terres fertiles qui se trouvent être empoisonnées.



Tous vos poèmes parlent certes de l’Afrique, mais n’évoquent pratiquement pas les mêmes problèmes ni ne parlent des mêmes pays. Comment avez-vous fait pour la répartition des poèmes.

En réalité dans notre société actuelle, les maux se mêlent et s’entremêlent dans un tourbillon que nous décrivons et peignons dans notre livre à tour de rôle. Nous évoquons des problèmes très récurrents comme la misère, la pauvreté, la haine, le tribalisme, les guerres, la mort des migrants en Libye. Nous rappelons avec force dans le livre que l’une des solutions à ces problèmes est sans doute la culture de l’amour et de la paix. Car si nous avons de la compassion envers les autres et si nous aimons notre prochain en tant qu’hommes, femmes, enfants, chefs de famille, mères de famille, chefs d’une région ou chefs de nation, nous serons appelés à gérer, à gouverner et à penser en mettant le bien être de l’humain au centre de nos actions. Ainsi donc, que nous soyons au Mali, au Cameroun, au Gabon, au Sénégal, au Congo ou partout ailleurs, les maux liés à la société restent pareils. C’est ce que nous essayons de mettre en lumière. Dans ce livre, nous donnons notre voix, notre plume, notre verbe afin de couper cette chaine de la haine et de misères sur ces terres pourtant riches et dotées de nombreuses potentialités.

Qu’est-ce que vous tentez d’expliquer à travers votre premier poème, La démarche des dieux ?

La magie et la beauté d’être écrivain se trouve dans le rêve, dans le fait que nous soyons des ‘’dieux’’ en ce sens que nous avons le pouvoir de créer, de façonner, de faire, et de défaire nos personnages et nos acteurs en fonction de nos objectifs. C’est de ce pouvoir du poète que nous nous servons dans La démarche des dieux.



La démarche des dieux est la révélation symbolique en couleur d’une société dans laquelle le rêve de tout être humain est de voir un certain nombre de dérives se transformer en quelque chose d’idéal et de beau. Il s’inscrit dans le contexte d’un monde qui est en dérive et où tout semble à la renverse malgré le côté apparemment calme de la nature. C’est à cette suite que le poète vient proposer sa vision de la société avec des nouvelles couleurs : celles où l’on mettra en avant des valeurs conciliatrices en assaisonnant nos terres de sagesse et de prospérité.

À travers ce recueil qui décrit les richesses empoisonnées des terres africaines, avez-vous songé à une mesure de désintoxication ? Lequel de vos poèmes nous en parle ?

Nos terres sont fertiles de nombreuses valeurs ancestrales, nos terres sont fertiles de nos cultures, nos terres sont fertiles d’eaux fraiches à boire, nos terres sont fertiles des ressources minières et naturelles et pourtant, les hommes et les femmes ne cessent de mourir de faim et de soif. L’une des raisons se trouve dans l’empoisonnement de ces richesses par certains mauvais esprits qui nous ont devancées, mais également nos contemporains.

Certes, la dénonciation et la sensibilisation ne sont pas les outils suffisants pour guérir les maux de notre continent en souffrance, mais c’est une étape précieuse et très importante. Dans notre livre, à travers nos poèmes, nous essayons de faire une thérapie chirurgicale de notre société dans le but de suggérer à nos héritiers des valeurs plus humanistes pour transformer ces terres fertiles empoisonnées en terres fertiles prospères.

En fait, tous les poèmes du livre à des degrés différents proposent de passer à la phase de désintoxication des mœurs à travers la prise en compte des défis tels que la lutte contre la pauvreté, la famine, la lutte contre l’esclavage, la maltraitance des migrants.

Votre dernier mot

Je vous remercie de vous intéresser à la chose poétique et en particulier à notre livre Terres fertiles empoisonnées. Votre accompagnement, et votre appui permettra d’atteindre les cibles en matière de sensibilisation pour une société plus juste, plus pacifique, plus conciliatrice que nous, poètes, essayons de parfumer au quotidien de bonheur. J’invite tous vos lecteurs à se procurer le livre.

Réalisée par

Fousseni TOGOLA
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